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QUESTION D'ACTU

Sevrage tabagique

La varénicline pour arrêter de fumer après un infarctus du myocarde

Une étude canadienne démontre l’efficacité de la varénicline, un médicament commercialisé sous forme de comprimés, pour arrêter de fumer dans l’année suivant un infarctus du myocarde. 

La varénicline pour arrêter de fumer après un infarctus du myocarde BrianAJackson/iStock




On sait que le tabac augmente considérablement les risques de problèmes cardiovasculaires, comme la crise cardiaque ou infarctus. Et continuer de fumer après un infarctus augmente les risques de récidives. Et donc de décès. 

Des chercheurs canadiens ont testé l’efficacité d’un traitement pour arrêter de fumer, la varénicline, vendu en France sous le nom de Champix, et en partie remboursé par la sécurité sociale. 
Les résultats sont publiés dans le Canadian Medical Association Journal

La varénicline à l’essai après un syndrome coronarien aigu

L’essai porte sur 302 patients admis dans des centres aux Etats-Unis et au Canada pour un syndrome coronarien aigu. Le syndrome coronarien aigu correspond à l’obstruction d’une ou de plusieurs artères coronaires. Une douleur thoracique survient et persiste même après le facteur déclenchant de la crise (activité sportive ou stress). Au bout de plusieurs heures, la partie du myocarde qui n'est plus vascularisés se nécrose… on parle alors d’un infarctus.

Tous ces patients étaient fumeurs, à hauteur d’au moins dix cigarettes par jour. Et ils étaient tous motivés à arrêter. Un groupe a reçu de la varénicline pendant douze semaines. L’autre groupe s’est vu administrer un placebo.  

Des patients sevrés un an après

Un an après leur infarctus du myocarde, environ 40% des patients ayant reçu de la varénicline ne fumaient plus. Avec le placebo, ils étaient 29%. Ceux qui ont réduit de moitié leur consommation de tabac quotidienne étaient aussi plus nombreux parmi ceux qui ont reçu le traitement (57,8% contre 49,7% pour le placebo). De plus, le taux d’effets indésirables était le même pour les deux groupes.

« Cela suggère que la varénicline est sans danger pour ces patients », estime le Dr Mark Eisenberg de l’Hôpital général juif , hôpital universitaire de l’Université McGill à Montréal, au Québec. Cependant, de nouvelles stratégies devraient être mises en place. Car un an après leur syndrome coronarien aigu, 60% des patients ont recommencé à fumer. 

Un traitement qui fait débat 

En France, l’efficacité de la varénicline est reconnue, mais ses effets secondaires ont fait débat. Soupçonné de provoquer des dépressions, des pensées suicidaires et des problèmes cardiovasculaires, la Haute autorité de santé (HAS) avait décidé, en 2011, qu’il ne soit plus remboursé par la sécurité sociale. 

Mais plusieurs études ont depuis contredit ces affirmations, et les chercheurs ont alors appelé la HAS à revoir son jugement. C’est chose faite, depuis l’année dernière. Mais la varénicline doit être administrée uniquement chez les personnes ayant une forte dépendance au tabac, et en deuxième intention, c’est-à-dire lorsque les traitements du substitution (les patchs par exemple) n’ont pas été efficaces. 

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