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QUESTION D'ACTU

Dépistage et prise en charge

Strabisme chez l’enfant : quels sont les risques ?

Trouble fréquent chez les enfants, le strabisme peut conduire, s’il n’est pas pris en charge, à une perte totale ou partielle de la capacité de vision d’un œil. S'il est pris en charge tôt cependant, cette "coquetterie dans l’œil" se corrige très bien.

Strabisme chez l’enfant : quels sont les risques ? grinvalds/iStock




Il n’est pas rare que les parents de nourrissons décèlent, au moment où leur enfant prend plaisir à la découverte du monde qui l’entoure, un léger strabisme. Touchant alternativement les deux yeux de manière intermittente, il se caractérise par un œil qui dévie à l’intérieur ou, plus souvent vers l’extérieur.

Chez les enfants de moins de 2 mois, ce strabisme est parfaitement courant : encore immatures, les yeux des nourrissons peuvent avoir des difficultés à fixer et à bouger en harmonie. Ce problème se résout généralement de lui-même avant les 6 mois de l’enfant, lorsque sa vision acquiert enfin sa maturité.

Le strabisme, un trouble fréquent mais pas anodin

Toutefois, il peut arriver que l’enfant continue à "loucher" passés ces 2 premiers mois de vie. Cela n’est pas rare. En effet, le strabisme est un trouble fréquent qui touche jusqu’à 5% des enfants. Sa fréquence ne doit cependant pas dissuader les parents de consulter le pédiatre qui pourra dépister un éventuel strabisme précoce congénital, lié à une absence définitive de vision binoculaire, qui apporte une perception périphérique et en 3 dimensions.

Il peut aussi arriver qu’un strabisme accommodatif (c’est-à-dire lié au fonctionnement de l’œil) apparaisse plus tard. Là encore, il faut, dès détection ou en cas de doute, ne pas hésiter à consulter afin de dépister le strabisme et commencer la rééducation.

Le danger est en effet qu’au fil du temps, le cerveau choisisse d’ignorer les informations fournies par l’œil le moins fort, qui n’est alors plus utilisé et peut finir par perdre toute capacité de vision. C’est ce que l’on appelle l’amblyopie. Celle-ci est irréversible à partir de l’âge de 6 ans.

Un dépistage et une prise en charge précoces

D’où la nécessité de consulter au moindre doute, d’autant qu’une prise en charge précoce du strabisme permet généralement d’en venir à bout. "Le strabisme doit être recherché régulièrement jusqu’à l’âge de 6 ans : il est mieux pris en charge avant l’âge de 2 ans et demi", explique au Figaro Pr Philippe Denis, chef du service d’ophtalmologie de l’hôpital de la Croix-Rousse à Lyon et directeur de l’École d’orthoptique de Lyon.

Ce dernier tient à rassurer les parents inquiets : "Il est désormais rare de voir s’installer définitivement une amblyopie, risque principal du strabisme." Il tient d’ailleurs à rassurer les parents inquiets : "L’amblyopie touche la moitié des enfants atteints de strabisme, mais elle pourra être corrigée pour plus de 90% d’entre eux" grâce à un dépistage et à une prise en charge précoce.

Première étape du traitement : l’orthoptie. Celle-ci permet de rééduquer les yeux et de retrouver une vision efficace en faisant travailler les six muscles qui orientent chaque globe oculaire. Pour cela, il est commun d’utiliser, même chez les tout-petits, des lunettes équipées d’obstacles ou de prismes afin de faire "travailler" l’œil à la vision faible.

La toxine botulique pour atténuer un strabisme important

Autre traitement utilisé en cas de strabisme convergent à grand angle, même chez les très jeunes enfants : l’injection de toxine botulique en complément de la rééducation orthoptique. Provoquant peu d’effets secondaires, elle est alors administrée sous anesthésie générale afin de paralyser les muscles hyperactifs. Une régulation se fait alors à mesure que les effets de la toxine botulique s'atténuent, généralement dans un délai de 5 semaine. Le strabisme est alors atténué dans un certain nombre de cas (entre 40% et 60% selon le nombre d'injections).

Également utilisée en cas de paralysie oculomotrice, la toxine botulique provoque une divergence stable de l’œil. Entre une et trois injections sont généralement faites, espacées chacune de six mois.   

La chirurgie en dernier recours

Lorsque le strabisme persiste malgré tout, il est parfois nécessaire d’en venir à la chirurgie afin de réorienter le globe oculaire. Possible dès l’âge de 2 ou 3 ans mais mal remboursée par la Sécurité sociale, la chirurgie orthoptique nécessite souvent plusieurs interventions afin de corriger graduellement le strabisme important et éviter une décompensation de l’œil dans l’autre sens. Elle devra être complétée par des séances de rééducation et le port de lunettes d’orthoptie.

Dans tous les cas, il est important de rappeler que plus le strabisme est pris en charge de manière précoce, moins le traitement sera lourd à supporter et plus les chances de réorientation du globe sont grandes.

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