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QUESTION D'ACTU

Congé médicamenteux

Ostéoporose : 15% des patients interrompant leur traitement souffrent de fractures osseuses

Recommandé aux patients pour prévenir d’éventuels effets secondaires, l’arrêt temporaire du traitement contre l’ostéoporose les expose à un risque accru de fracture osseuse. Selon une nouvelle étude, 15,4% d’entre eux y sont confrontés.

Ostéoporose : 15% des patients interrompant leur traitement souffrent de fractures osseuses Tharakorn/iStock




Maladie insidieuse, l’ostéoporose se caractérise par une fragilité excessive du squelette, due à une diminution de la masse osseuse et à l'altération de la micro-architecture osseuse. Elle toucherait 3 millions de personnes en France, parmi lesquelles 30 à 40% de femmes ménopausées.

Des effets secondaires graves

Pour soigner l’ostéoporose ou du moins ralentir ses symptômes, il n’est pas rare de se voir prescrire un traitement à base de bisphosphonates : il s’agit de ralentisseurs du remodelage osseux. Agissant principalement par l’inhibition de l'activité ostéoclastique, ils peuvent néanmoins causés des effets secondaires rares mais graves : l'ostéonécrose de la mâchoire et la fracture atypique du fémur.

Pour réduire le risque de ces effets secondaires, l'American Association of Clinical Endocrinologists et American College of Endocrinology recommandent que les femmes à risque modéré d'ostéoporose prennent un "congé médicamenteux" après cinq ans de traitement par voie orale et trois ans de bisphosphonates par voie intraveineuse. Il est conseillé aux femmes à risque plus élevé d'ostéoporose de prendre un congé médicamenteux après 10 ans de traitement par voie orale et 6 ans de bisphosphonate par voie intraveineuse.

Un risque élevé de fracture osseuse

Mais ces congés médicamenteux ne sont pas sans risque. Selon une étude de l’Université de Loyola, à Chicago publiée dans la revue Endocrine Practice, 15,4% des patients ayant interrompu temporairement leur traitement contre l’ostéoporose ont subi des fractures osseuses.

Menée rétrospectivement, leur étude a porté sur les dossiers de 371 femmes et de 30 hommes atteints d'ostéoporose ou d'ostéopénie (déminéralisation osseuse modérée, sans manifestation clinique associée) qui ont pris un congé médicamenteux. Tous avaient pris des bisphosphonates pendant une moyenne de 6,3 ans avant d’interrompre leur traitement.

Parmi les patients étudiés, 62 (soit 15,4%) ont eu des fractures après avoir arrêté leur traitement : principalement au poignet, ainsi qu’au pied, aux côtes et à la colonne vertébrale.

Les personnes les plus susceptibles de présenter des fractures étaient plus âgées et présentaient une densité minérale osseuse plus faible au début de l'étude. Après des fractures, les patients ont été remis sous bisphosphonates.

Pour le Pr Pauline Camacho, principale auteure de l’étude, il est nécessaire d’étudier davantage les effets des congés médicamenteux avant de les prescrire aux patients souffrant d’ostéoporose. Quant aux patients à haut risque de fracture, ils devraient être suivis de près pendant l’arrêt de leur traitement, d’autant plus si celui-ci se poursuit sur la durée.

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