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QUESTION D'ACTU

Molécule IMP-1088

Une nouvelle molécule pourrait guérir tous les virus du rhume

Des chercheurs de l’Imperial College London viennent de mettre au point une molécule capable de combattre différentes souches du virus du rhume banal. Une grande première puisque jusqu’ici, il était seulement possible de lutter contre les symptômes tels que la congestion ou les éternuements.

Une nouvelle molécule pourrait guérir tous les virus du rhume scyther5/iStock




Nez qui coule, fièvre, mal de gorge, mal à la tête… Le rhume a beau être l’une des maladies les plus bénignes et communes, ses symptômes n’en sont pas moins désagréables. Ils seront peut-être bientôt de l’histoire ancienne si l’on en croit les récents travaux menés par l’Imperial College London.

Dans une étude publiée le 14 mai dans la revue Nature Chemistry, les chercheurs affirment avoir mis au point une molécule capable de combattre différentes souches de virus à l’origine du rhume banal, également connu sous le nom de rhino-pharyngite.

Des médicaments qui ciblaient les symptômes, pas les virus

Infection fréquente et généralement bénigne des voies aériennes supérieures, le rhume est causé par des familles de virus, principalement les picornaviridés, les adénovirus et les coronavirus dont il existe des centaines des variantes. D’où l’impossibilité d’être immunisé ou vacciné contre tous, d’autant que les virus évoluent rapidement et peuvent acquérir une résistance aux médicaments.

Cela explique pourquoi la plupart des remèdes contre le rhume existant dans le commerce traitent les symptômes comme la fièvre ou l’écoulement nasal plutôt que de s’attaquer au virus lui-même.

Cela pourrait bientôt changer grâce à la nouvelle molécule développée par les chercheurs de l’Imperial College London et IMP-1088. Celle-ci cible en effet la N- myristoyltransférase (NMT), une protéine présente dans les cellules humaines qui est utilisée et "détournée" par les virus pour construire une "coquille" autour de la protéine, qui abrite le génome du virus.

Pas d’effet secondaire toxique

Ce n’est pas la première fois que des chercheurs planchent sur une molécule capable de combattre les différents virus du rhume. Mais ces médicaments ciblaient les cellules humaines plutôt que les virus, ce qui les rendaient potentiellement toxiques. L’originalité de cette nouvelle molécule est qu’elle cible la protéine humaine et non le virus lui-même, rendant très improbable l'émergence de virus résistants. Et ce, sans affecter les cellules humaines, affirment les chercheurs, même si une étude plus approfondie est nécessaire pour le confirmer. De plus, la molécule agit également contre les virus liés au virus du rhume, tels que les virus de la polio et de la fièvre aphteuse.

"Le rhume est un inconvénient pour la plupart d'entre nous, mais il peut causer de graves complications chez les personnes souffrant d'asthme et de maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC). Un médicament comme celui-ci pourrait être extrêmement bénéfique s'il est administré au début de l'infection, et nous travaillons à la mise au point d'une version qui pourrait être inhalée, afin qu'elle atteigne rapidement les poumons", a déclaré le Pr Ed Tate, chercheur principal du Département de chimie à l’Imperial College London. Toutefois, précise-t-il, "la façon dont le médicament fonctionne signifie que nous devons être sûrs qu'il est utilisé contre le virus du rhume, et non dans des conditions similaires avec des causes différentes, afin de minimiser les risques d'effets secondaires toxiques".

Pour le moment, la molécule IMP-1088 a été testée en laboratoire sur des cellules humaines et démontré sa capacité à bloquer de multiples souches du virus du rhume. L’équipe va désormais poursuivre les essais cliniques sur des animaux, puis sur des humains.

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