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Santé publique

Les patchs anti-tabac totalement remboursés à partir de dimanche

Jusqu'ici, les fumeurs qui avaient recours aux substituts nicotiniques pour arrêter le tabac bénéficiaient seulement d’un forfait annuel de 150 euros, remboursé après de lourdes démarches administratives. Un procédé sur le point de changer. 

Les patchs anti-tabac totalement remboursés à partir de dimanche rodnikovay / istock


  • Publié le 18.05.2018 à 11h30
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  • Mise à jour le 18.05.2018 à 11h40
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A partir de ce dimanche 20 mai prochain, la sécurité sociale remboursera les substituts nicotiniques NICORETTESKIN® 16h du laboratoire Jonhson & Johnson Beauté Santé France.

Inégalités sociales

Une mesure qui va dans le bon sens, quand on sait que les inégalités sociales face au tabagisme continuent malheureusement de se creuser. Entre 2010 et 2016, le pourcentage de fumeurs quotidiens a continué d’augmenter chez les Français à faibles revenus, passant de 35,2 % à 37,5 %. À l’inverse, chez les Français aisés, le tabagisme quotidien est passé de 23,5 % à 20,9 % au cours de cette période.

Le remboursement sera par ailleurs direct, contrairement à ce qui se fait actuellement. Depuis 2016, les fumeurs qui avaient recours aux substituts nicotiniques pour arrêter le tabac bénéficiaient d’un forfait annuel de 150 euros. Pour en bénéficier, il fallait avancer les frais puis adresser l’ordonnance et la facture de la pharmacie à la caisse d’Assurance Maladie. "Cette démarche lourde, parfois même dissuasive, ne simplifiait pas la tâche des fumeurs. De plus, le montant de ce forfait était parfois insuffisant pour les fumeurs les plus dépendants, dont la durée de traitement est plus longue et donc plus coûteuse", analyse le Dr Anne-Laurence Le Faou, tabacologue.

Attention cependant, les patchs de sevrage tabagique ne sont pas si inoffensifs qu’on pourrait le croire, comme l’indique l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). L'Agence a reçu "des signalements de risques d’erreurs ou d’erreurs médicamenteuses", parmi lesquels les trois quart ont entraîné la survenue d’effets indésirables, la moitié d’entre eux étant même considérés comme graves (c’est-à-dire pouvant entraîner la mort, susceptible de mettre en jeu le pronostic vital du patient, susceptible de mettre en jeu la sécurité d'un ou plusieurs donneurs vivants et/ou d'un ou plusieurs receveurs).

4 conseils pour éviter les effets indésirables

Les problèmes d’utilisation de patchs anti-tabac sont la plupart du temps liés à une mauvaise information ou à une mauvaise compréhension du produit. Dans ce contexte, l’ANSM rappelle plusieurs conseils importants :

- Le patch ne doit pas être découpé sauf quand la possibilité de découpe est précisée dans la notice.

- Il faut suivre les recommandations concernant le lieu d’application du patch et les modalités d’application (le film protecteur du patch doit être retiré avant application, il ne faut pas écrire sur le patch).

- Les patchs usagés contiennent encore du principe actif après leur utilisation, il faut donc les tenir hors de portée des enfants afin d’éviter leur exposition à des surdosages accidentels.

- La température peut avoir un impact sur la vitesse et la dose délivrée du principe actif à travers la peau et être à l’origine de surdosage. Il faut donc éviter des sources de chaleur importante (bouillotte sur le patch, bain chaud, sauna), de réaliser des activités sportives par fortes chaleurs, de s’exposer au soleil de façon prolongée ou sans protéger le patch par un vêtement.

De six millions à huit millions de décès annuels d'ici 2030

Il est aujourd’hui communément admis que la consommation de tabac est dangereuse et néfaste pour la santé. D'ici quinze ans, le nombre de morts lié au tabac va meme exploser dans le monde, rapportait récemment l’OMS : "le nombre de décès liés au tabac devrait augmenter et passer d'environ six millions à huit millions de décès annuels d'ici 2030, dont 80 % dans des pays à revenu faible ou intermédiaire".

En France, 34,5% des 15-75 ans fumaient du tabac en 2016, dont 28,7% quotidiennement. 34% des hommes et 28% des femmes fument. Si ces prévalences sont stables depuis 2010, après la hausse observée entre 2005 et 2010, le tabagisme est toujours à l’origine de 73 000 morts par an.

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