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ASCO 2018

Cancer de l’enfant : une chimiothérapie « métronomique » améliore la survie des sarcomes

Une chimiothérapie d’entretien à dose faible et en continu augmente la survie des enfants et des adolescents atteints d’un rhabdomyosarcome, une forme rare de cancer du muscle.

Cancer de l’enfant : une chimiothérapie « métronomique » améliore la survie des sarcomes max-kegfire/istock


  • Publié le 03.06.2018 à 16h06
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  • Mise à jour le 03.06.2018 à 16h15
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Bonne nouvelle dans les cancers de l’enfant ! Dévoilée en conférence plénière de l’ASCO 2018, l’étude RMS2005, une large étude coopérative européenne prouve qu’une chimiothérapie d’entretien à faible dose en continu (sur 1 an au lieu de 6 mois), augmente de 13% la survie des enfants et des adolescents souffrant d’un rhabdomyosarcome.

Première étude randomisée de phase III à démontrer des résultats positifs depuis plus de 30 ans dans cette maladie, l’étude RMS2005 est aussi une étude qui utilise un schéma « métronomique », c’est-à-dire quelle utilise la vinorelbine et le cyclophosphamide à faible dose et en continu. Cette étude européenne va clairement transformer la prise en charge de ces cancers.

Pour mener cette étude, la rareté de ce cancer a nécessité une coopération pendant 10 ans entre 14 pays et 158 hôpitaux dans le groupe coopérateur européen EpSSG (European Paediatric Soft Tissue Sarcoma Study Group).

Des tumeurs rares mais graves

Les rhabdomysarcomes sont des cancers pédiatriques rares. En France, environ 100 enfants et adolescents sont touchés par cette maladie chaque année. La tumeur peut être retrouvée partout dans le corps mais principalement dans la région de la tête et du cou, des membres et de la sphère uro-génitale.

La prise en charge standard des enfants et adolescents atteints d’un rhabdomyosarcome à haut risque de rechute consiste en 9 cures de chimiothérapie initiale, ou chimiothérapie « d’induction ». En fonction de la tumeur, de sa localisation, la chirurgie et la radiothérapie peuvent compléter le traitement. Avec cette prise en charge, environ 70% des patients guérissent.

Une présentation vedette à l’ASCO

Les résultats de cette étude présentés en session plénière de l’ASCO par le Dr Gianni Bisogno (Padou, Italie) démontrent que le traitement d’entretien augmente d’environ 13 % le taux de guérison. A 5 ans après le diagnostic, 86,5 % des enfants traités par la chimiothérapie d’entretien ont survécu contre 73,7 % sans traitement d’entretien. La tolérance à ces doses est bien meilleure et est compatible le plus souvent avec une vie normale pour l’enfant. Pour parvenir à des conclusions certaines, il a été nécessaire d’inclure 370 enfants et adolescents âgés de 1 à 21 ans.

Une étude qui change la pratique

Suite aux résultats de cette étude, le nouveau standard de traitement évolue : les enfants et adolescents souffrant d’un rhabdomyosarcome classé à haut risque recevront désormais une chimiothérapie d’entretien en continu (ou chimiothérapie « métronomique ») de 6 mois qui viendra s’ajouter après les 6 premiers mois du traitement d’induction avec une chimiothérapie standard. 

Cette étude va aussi changer le standard de traitement des adultes atteints d’un rhabdomyosarcome puisqu’environ la moitié de ces cancers diagnostiqués chez l’adulte sont de type pédiatrique.

Collaboration européenne sur un schéma « métronomique »

Cette chimiothérapie est administrée sur un schéma « métronomique », c’est-à-dire à faible dose et en continu. Elle est incomparable mieux tolérée que la chimiothérapie standard à « dose maximale tolérée » et agit par des mécanismes probablement différents, telle qu’une modulation de l’immunité et le blocage de la formation des vaisseaux nécessaires pour nourrir les cellules tumorales (effet « anti-angiogénique »). Lors de cette phase d’entretien à faible dose en continu, les enfants peuvent le plus souvent reprendre une activité normale, ce qui n’est pas le cas avec la chimiothérapie classique.

Cette étude majeure démontre la nécessaire union de la recherche au niveau européen pour changer les pratiques dans les cancers rares comme ceux de l’enfant.

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