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Moustiques tigres : Toulouse distribue des amendes de 400 euros aux habitants qui laissent des eaux stagnantes

Alors que la colonisation des moustiques tigres s'intensifie depuis plusieurs années en France, la ville de Toulouse a chargé ses habitants d'éliminer les gîtes larvaires sous peine de recevoir jusqu'à 400 euros d'amende.

Moustiques tigres : Toulouse distribue des amendes de 400 euros aux habitants qui laissent des eaux stagnantes frank600 /istock




Les Toulousains partent en croisade contre la prolifération de moustiques tigres. Alors que la colonisation de ces insectes s'intensifie depuis plusieurs années en France (42 départements en alerte rouge), la ville de Toulouse a chargé ses habitants d'éliminer les gîtes larvaires, c'est-à-dire la moindre source d’eau stagnante, comme les fonds de gouttières ou encore les soucoupes de pot de fleurs, sous peine de recevoir une amende. C'est en effet dans ces petits coins tranquilles que les femelles pondent leurs œufs. "C’est un enjeu collectif, public/privé", a estimé Françoise Roncato, adjointe au maire en charge de l’animal, lors d'un point presse le 12 juin. "Il va falloir vivre avec le moustique à Toulouse. L’éradiquer est un leurre. Il faut s’adapter à lui et faire les bons gestes pour éviter sa prolifération."

Très engagée dans la lutte contre le moustique tigre qui a pris ses quartiers à Toulouse en 2017, la ville a lancé une campagne de prévention baptisée "Action contre les moustiques-tigres" en mai dernier. Si la communication s'est intensifiée à Toulouse c'est que le moustique tigre est vecteur de nombreuses maladies potentiellement dangereuses comme le zika, la dengue et le chikungunya. Pour l'adjointe au maire, chacun doit s'engager : "80% des gîtes larvaires se trouvent chez l’habitant. Chaque Toulousain doit donc être acteur pour lutter efficacement, c’est l’affaire de tous. Et s’il le faut, on fera de la répression: s’il y a un refus récurrent de traiter les gîtes larvaires, on pourra engager une procédure de mise en demeure, un procès verbal d’infraction sera adressé au contrevenant qui risquera jusqu’à 400 euros d’amende".

La municipalité s'occupe, elle, se détruire les gîtes larvaires autour des bâtiments et dans les lieux publics. Quinze bornes antimoustiques vaporisant du Co2 (afin d'imiter la respiration de l’Homme, attirer le moustique et le piéger) ont été installées dans certaines crèches. De même que des plantes répulsives, comme le thym, la citronnelle et les géraniums, ont été plantées dans certaines écoles. Des nichoirs à chauve-souris doivent prochainement être installés sur les bâtiments municipaux. 

Plus de 60 départements concernés

Au total, 42 départements sont placés en vigilance rouge et 20 en vigilance orange. Actuellement en France, les six départements de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur, de même que la moitié sud de la France, sont placés en vigilance rouge moustique tigre. Les Hauts-de-Seine, l’Aisne, les Hautes-Alpes, les Hautes-Pyrénées, l’Ariège, la Lozère, l’Indre, le Maine-et-Loire et la Corrèze ont également été "colonisés", précise Vigilance-moustiques.

L'Ile-de-france est également concernée par la colonisation de moustiques tigres. "En plus de Paris, 4 départements sont en vigilance orange : le Val-d’Oise, la Seine-et-Marne, l’Essonne, la Seine-Saint-Denis, où le moustique tigre a été intercepté dans le courant des 5 dernières années", alerte Vigilance-moustiques, selon qui dans la très grande majorité des cas, les départements en orange passent en vigilance rouge au cours des années suivantes. "Ils nécessitent donc une vigilance citoyenne particulière, d’autant plus qu’ils ne bénéficient pas de l’ensemble du dispositif prévu par le plan anti-dissémination" prévu dans les départements placés en vigilance-rouge.

Si vous voyagez à l'étranger

En France, 11 cas autochtones (c’est-à-dire des cas de personnes piquées et contaminées en métropole) de dengue ont été signalés dans l’Hérault en 2014, 7 cas autochtones de dengue dans le Gard en 2015 et 17 cas autochtones de chikungunya dans le Var en 2017. Le risque est donc réel. Notamment avec les échanges réguliers entre la métropole et l'île de La Réunion où sévit une épidémie de dengue. "Il existe un risque d’importation de ce virus qui pourrait être à l’origine d’un début de cycle de transmissions 'autochtones'". En effet, le moustique tigre s’infecte en piquant un voyageur malade, transporte le virus et le transmet secondairement à des personnes non-immunisées lors d’une prochaine piqûre. Ainsi, un cycle de transmission autochtone est généré et peut être à l’origine d’un ou plusieurs foyers épidémiques.  

Le moustique tigre est également présent en Colombie, au Brésil, en Martinique, au Honduras, en Guyane, en Guadeloupe, à Saint Martin, en République dominicaine, en Haïti, à la Barbade, à Porto Rico, aux Mexique, Guatemala, Panama, Venezuela, en Bolivie, en Equateur, en Nouvelle-Calédonie, au Sénégal, en Côte-d'Ivoire ou encore au Burkina. Les autorités sanitaires recommandent aux personnes se rendant dans ces pays de se protéger contre les piqûres de moustique, y compris en journée, en utilisant des répulsifs pour la peau et les vêtements, et en portant des vêtements longs et amples. 

"Si une personne présente dans les 7 jours suivant son retour en métropole des signes évocateurs de la dengue (douleurs articulaires, douleurs musculaires, maux de tête, éruption cutanée avec ou sans fièvre, conjonctivite), elle doit consulter un médecin et continuer à se protéger contre les piqûres de moustiques, y compris en utilisant si possible une moustiquaire, afin de ne pas transmettre la maladie en métropole, si le moustique tigre est présent dans le département", conseille le ministère de la Santé. Si vous pensez avoir vu un moustique tigre dans votre commune, vous pouvez également le signaler sur le portail officiel www.signalement-moustique.fr.

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