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Rapport de l'Anses

Produits chimiques, perturbateurs endocriniens : attention, vos vêtements neufs peuvent être toxiques

Selon l'Anses, une dizaine de substances présentes dans nos vêtements et nos chaussures peuvent entraîner des problèmes de santé telles que des dermatites de contact (eczéma). 

Produits chimiques, perturbateurs endocriniens : attention, vos vêtements neufs peuvent être toxiques thodonal / stock




Ce mercredi 4 juillet et suite à de nombreuses plaintes de consommateurs, l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) publie un avis sur les risques d'allergies et d'irritations cutanées dus au textile.

Pour rechercher la présence de substances irritantes ou allergisantes cutanées, l’Agence a réalisé une étude de la littérature scientifique, complétée par des essais sur un échantillonnage de vêtements neufs prélevés dans plusieurs points de vente (sous-vêtements, jeans, leggings) et des chaussures ayant entrainé des plaintes de clients. Au total, une vingtaine de familles de substances chimiques ont été recherchées dans les vêtements et une cinquantaine de substances dans les chaussures.

"Substances irritantes cutanées et toxiques pour la reproduction"

Ces analyses confirment, entre autres, la présence de nonylphénols, de nonylphénols éthoxylates ou encore de formaldéhyde. Elles ont également permis d’identifier des substances pouvant entraîner de l’eczéma (dermatite de contact) telles que la 1,4-paraphénylènediamine, des dérivés organostanniques ou des colorants azoïques.

Christophe Rousselle, chef de l'évaluation des risques liés aux substances chimiques à l'Anses, met ainsi en garde contre les substances chimiques comme les nonylphénols, "qui sont à la fois des substances irritantes cutanées, toxiques pour la reproduction et des perturbateurs endocriniens". Il poursuit : "au final, on a une dizaine de substances, qui pour nous, peuvent entraîner des problèmes de santé pour les consommateurs. Il s'agit de colles, de colorants, de dérivés du chrome et du nickel dans les boutons et les fermetures, sans compter les substances pour faciliter le transport et la conservation".

Une étude biomédicale

L’Anses a également mis en place une étude biomédicale mobilisant un réseau de médecins (dermato-allergologues, toxicologues…) et une trentaine de patients adultes. Cette démarche parallèle a permis d’identifier des substances chimiques présentes dans des articles portés à l’origine de symptômes allergiques, comme par exemple la benzidine, le chrome VI, nickel, la résine 4-tertbutylphénolformaldéhyde ou encore le colorant azoïque. Au vu des premiers résultats de l’étude, l’Agence a décidé de poursuivre ses investigations jusqu’en octobre 2018.

L’Anses recommande de sensibiliser les consommateurs à l’importance de laver, avant de le porter pour la première fois, tout vêtement susceptible d’entrer en contact avec la peau, en suivant les recommandations de lavage préconisées par le fabricant.

L'importance de l'étiquetage

L’agence enjoint également les autorités de maintenir une pression de contrôle des articles chaussants et textiles d’habillement mis sur le marché afin d’éviter la présence d’articles non conformes à la réglementation portant sur les substances chimiques dans ces articles ; de réviser le seuil réglementaire du chrome VI dans les articles en cuir ; et de fixer un seuil réglementaire pour le nickel dans les textiles. "S'ils ne peuvent pas limiter les substances, a minima, qu'elles soient indiquées via un étiquetage ou un document à proximité de l'article pour que les personnes sensibles à ces substances soient informées", conseille encore Christophe Rousselle.   

En cas d'irritation ou d'allergie après l'achat de chaussures ou de vêtements, il est important de consulter un médecin ou un dermato-allergologue pour identifier l'éventuelle substance responsable. La dermatite de contact, plus connue sous le nom d’eczéma, est une éruption cutanée localisée ou une irritation de la peau provoquée par le contact avec une substance étrangère. Seules les régions superficielles de la peau sont touchées : l’inflammation des tissus atteints est limitée à l’épiderme (couche superficielle de la peau) et à la couche supérieure du derme (sous l'épiderme).

La dermatite de contact peut devenir chronique

Contrairement à l’urticaire de contact, dans lequel l’éruption apparaît après quelques minutes d'exposition et disparaît au bout d’un court laps de temps allant de quelques minutes à plusieurs heures, la dermatite de contact persiste pendant plusieurs jours. Toutefois, la dermatite de contact ne disparaît que si la peau n’est plus en contact avec l'allergène ou l’irritant. La dermatite de contact provoque des manifestations spectaculaires - brûlures, démangeaisons et éruptions cutanées - qui vont mettre quelques jours ou plusieurs semaines à guérir. La dermatite de contact peut devenir chronique lorsque la suppression de l'agent responsable n’apporte pas l’amélioration escomptée.

L’étude de référence (ISAAC, International Study of Asthma and Allergies in Childhood) sur l’eczéma (dermatite atopique) estime à 8-9% la prévalence de cette maladie chez les enfants de 6-7 ans, et à 10% chez les enfants de 13-14 ans. Dans les pays européens, les études par questionnaire aboutissent à des prévalences variant de 7 à 28%, les études par examen médical de 6 à 16%. Cette affection inflammatoire courante touche jusqu’à 10% des adultes.

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