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Obésité

«Binge eating» : un trouble de l'alimentation qui diffère de la boulimie

Des scientifiques ont découvert qu'un petit groupe de cellules cérébrales pourraient aider à contrôler les crises de "binge eating", scientifiquement nommées "hyperphagie boulimique".

\ kati1313 / istock




Vous avez peut-être déjà entendu parler du "binge drinking", pratique répandue chez les jeunes qui consiste à boire plus de six verres d’alcool d’une traite, afin d’être soul le plus rapidement possible. Dans le même ordre d’idée, des chercheurs se sont penchés sur le "binge eating", scientifiquement nommé "hyperphagie boulimique".

L’hyperphagie boulimique se caractérise par des crises de boulimie récurrentes sans comportement compensatoire (c'est-à-dire vomissements provoqués, emploi abusif de laxatifs, jeûne…) et est souvent associée à la pratique de régimes restrictifs et/ou d’activité physique intense. Les personnes qui en souffrent sont généralement en surpoids ou obèses et développent ce trouble à l’âge adulte. Comparativement à l’anorexie et à la boulimie, qui affectent un faible pourcentage d’hommes (respectivement 0,3% et 0,5 %), la prévalence de l’hyperphagie boulimique chez les hommes est de 2,5%, soit un taux comparable à celui des femmes (3%).

Sentiment de perdre le contrôle

Les scientifiques du Rutgers Brain Health Institute ont découvert qu'un petit groupe de cellules cérébrales de l'hypothalamus appelées "orexine" pourrait être une cible prometteuse pour les médicaments destinés à contrôler les épisodes d'hyperphagie boulimique chez les personnes obèses. Ces neurones se sont déjà avérés déterminants dans le développement d’addiction à plusieurs drogues, y compris la cocaïne.

"Plusieurs symptômes clés de ce trouble de l'alimentation, comme le sentiment de perdre le contrôle, se recoupent avec ce que nous savons de la toxicomanie", a déclaré le Dr Gary Aston-Jones, directeur de l'Institut. L'équipe a exposé ses résultats cette semaine lors de la réunion annuelle de la Société pour l'Étude du Comportement Ingestif (SSIB), un groupe international d'experts scientifiques sur le comportement alimentaire.

Inhibiteurs d'orexine

Les chercheurs ont étudié des rats femelles. Après avoir modifié leur comportement alimentaire de manière à ce qu’elles développent de l’hyperphagie boulimique, ils ont observé ce qu’il se passait s’ils bloquaient les signaux d'orexine dans leur cerveau. Résultat : "cette étude prouve que l'utilisation d'inhibiteurs d'orexine pour réduire la consommation excessive de nourriture chez les rongeurs est efficace", a déclaré l'auteur principal de l'étude, le Dr Morgan James, chercheur au Rutgers Brain Health Institute.

Les scientifiques ont également constaté que le bloqueur d'orexine réduisait la quantité de nourriture consommée pendant les épisodes d'hyperphagie boulimique (les rats ont eu un accès illimité à un mélange de graisses sur une période de 30 minutes).

Des traitements pharmacologiques limités

"Les traitements pharmacologiques sont actuellement limités pour les patients souffrant de ce trouble de l'alimentation, donc si une nouvelle thérapie pouvait élargir les options de traitement, ce serait formidable", a déclaré le Dr Nicholas Bello, biologiste à l'Université Rutgers. Les auteurs continueront leur recherche en étudiant comment la taille et le nombre de neurones orexine pourraient être modifiés suite à des changements d’habitudes alimentaires ou de poids.

Les personnes souffrant d'hyperphagie boulimique souffrent souvent de surpoids ou d’obésité et de leurs conséquences (diabète, hypertension artérielle, problèmes articulaires, affections cardiaques...). On estime qu'entre 20 et 50% des personnes consultant en raison de leur excès de poids souffriraient en réalité d’hyperphagie, et qu'entre 30 et 50% des personnes obèses présentent ce trouble de l’alimentation.

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