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Des patients sortis du coma racontent ce qu'ils ont vu et entendu

Que se passe-t-il dans le cerveau d'une personne dans le coma ? Que vivent-elles à mi-chemin entre rêve et réalité ? Elles racontent.

Des patients sortis du coma racontent ce qu'ils ont vu et entendu KatarzynaBialasiewicz /iStock




Le coma est sans doute l'un des phénomènes les plus passionnants du domaine médical. A mesure que la recherche avance, les chances d'en sortir s'améliorent. Nombreux sont, aujourd'hui, ceux qui se réveillent et peuvent partager ce qu'ils ont vu, vécu ou entendu : un tunnel vers une lumière blanche, l'impression que son esprit se détache du corps. Une expérience étrange à mi-chemin entre rêve et réalité. 

"Ces longs rêves interminables où l’on vit et où l’on ressent tout"

"Une fois dans le coma, je me suis détachée assez vite de mon corps pour vagabonder. Sans trop savoir comment, j’arrivais à être aux côtés de mes proches", explique Laurence Musy à Ouest-France. Après une chute de ski, elle est restée quatre mois dans le coma. Une grande partie des personnes plongées dans le coma ont vécu des expériences à la frontière du réel. Elles ont souvent le sentiment "d’être là sans être là".

Julie Bourges a 20 ans en 2013 lorsqu’elle est grièvement brûlée lors du carnaval de son lycée. Après l’accident, elle a passé trois mois dans un coma artificiel. Elle raconte son expérience sur son compte Instagram : "ces longs rêves interminables où l’on vit et où l’on ressent tout. (…) ces délires qui font qu’une fois réveillée, je n’arrivais plus à dissocier le rêve de la réalité, comme déconnectée", explique-t-elle.

Dans le journal Midi-Libre, Martine Rondeaux livre un autre témoignage :  "J'étais dans une maison, au sein d'une immense famille, plus loin il y avait une vieille dame et une rivière. Pas loin il y avait la mort, la Grande faucheuse. A chaque fois que je lui disais non, la vieille dame me souriait." Après un accident de voiture, elle a été plongée dans un coma artificiel. Cela rappelle les expériences de mort imminente (EMI) décrites par des personnes réanimées après un arrêt cardiaque. 

"Je ressentais un bien être total, l'extase"

Joseph Garcia, aujourd'hui âgé de 82 ans, se souvient de ce qu'il a vécu lorsqu'il était dans le coma à l'page de 21 ans. "Je me suis retrouvé dans une grande salle ocre, très belle, raconte-t-il à Midi Libre. Je me suis rendu compte que c'était un tunnel. Il y avait une tache blanche au fond. Juste le blanc. Un blanc absolu. Je n'ai jamais vu un blanc comme ça. Même la neige n'est pas aussi blanche. Je me suis vu moi-même dans la lumière, enfin, mon ombre. Je me suis senti immédiatement très léger. Je me suis dit alors : 'si c'est ça mourir, je ne crains pas la mort'. Là où j'étais, je ressentais un bien être total, l'extase. Le nirvàna comme on dit maintenant". 

"Pendant des semaines à l'hôpital", alors que le médecin s'occupait de lui, Joseph Garcia se trouvait "hors de son corps". "Plus tard mes voisins de chambre m'ont dit que je n'avais pas cessé de hurler et de geindre, et pourtant moi je n'ai rien senti. Puis mon corps a été pris de crise de hoquet tellement violentes que j'en faisais trembler le lit. On m'a fait boire des sirops pendant des jours entiers. Le médecin disait que je ne passerais pas la nuit. Je me voyais d'au-dessus : comme si quelqu'un d'autre était à ma place. Ca peut paraître illogique mais c'est ainsi".

Il existe 4 stades de coma

Le "vrai" coma, à la différence du "coma artificiel" provoqué par les médecins, peut avoir plusieurs causes : traumatisme crânien, accident vasculaire cérébral (AVC), tumeur, etc. Il existe quatre stades de coma, que les médecins évaluent à partir de trois critères : l’ouverture des yeux, la réponse motrice et la réponse verbale. En additionnant les résultats, ils déterminent le niveau entre le coma vigil (le patient ressent la douleur et prononce quelques phrases compréhensibles), le coma dit "léger" (le patient ne présente aucun trouble neurovégétatif), le coma carus (coma profond, absence de réponses verbale et motrice, trouble neurovégétatif) et le coma dépassé (appelé aussi mort cérébrale). 

Pour déterminer sa durée, les professionnels disposent de plusieurs techniques. Récemment, l’Inserm a mis au point un test auditif pour déterminer l’état de conscience du patient, ce qui permet d’établir des pronostics sur l’état futur du malade. Mais il est reconnu que plus la durée est longue, plus les conséquences sur le cerveau et les organes vitaux peuvent être importantes.

« LE COMA ARTIFICIEL ». . Le coma artificiel c’est ce sommeil et ce monde parallèle dans lequel j’ai été plongée pendant trois mois. Trois mois, qui sont passés comme une semaine, mais qui n’ont en rien enlevé mes délires, ma douleur, mon impuissance et mon attente. . Mes délires ; ces longs rêves interminables où l’on vit et l’on ressent tout. Comme une deuxième vie, comme si je ne dormais jamais. Aller jusqu’à imaginer que ma maman a eu un quatrième enfant, que son cheval est dans notre jardin, que je suis bel et bien au lycée entrain d’étudier. Dit comme ça, ça parait tout beau, tout rose mais en réalité... Je suis là, allongée, shootée, dans l’impossibilité de me réveiller comme pendant un mauvais rêve, comme obligée de vivre ce que les médicaments m’imposent. Ces délires qui font qu’une fois réveillée, je n’arrivais plus à dissocier le rêve de la réalité, comme déconnectée. . Ma douleur ; ma grande douleur. Les infirmières m’endorment pour ne pas souffrir, mais je suis là, je vis et je ressens. Je ressens la chaleur de mes brûlures et les brûlures de ma lourde fièvre. Bandée de la tête aux pieds, j’ai chaud et j’ai soif aussi. Je suis là, oui, compressée par ses pansements imposants, allongée, sans même pouvoir bouger. . Mon impuissance. C’est bien le pire dans tout ça. L’impuissance de pouvoir parler à ma famille que j’entends, l’impuissance de pouvoir ouvrir les yeux tellement mes paupières sont lourdes. L’impuissance putain, l’impuissance de pouvoir leur dire que je dors en apparence mais que je suis là. Celle de les entendre partir de ma chambre d’hôpital et de ne pas pouvoir les retenir. Ou encore celle de les entendre pleurer et de ne pas pouvoir les réconforter. . L’attente. Une longue attente, celle qu’enfin on arrête de m’injecter ces produits, cette drogue pure. L’attente qu’on arrête de m’obliger à dormir, l’attente de pouvoir parler, boire, manger. L’attente de me réveiller définitivement de ce cauchemar qu’est le coma artificiel. . (SUITE EN COMMENTAIRE) ??

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