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QUESTION D'ACTU

Congrès européen de cardiologie

Certaines rides du front permettraient d’identifier les personnes sujettes aux risques cardiovasculaires

Une étude française démontre pour la première fois un lien entre les rides du front et l’athérosclérose, une maladie qui augmente les risques d'accident cardiovasculaire. Un dépistage simple des personnes à risque pourrait ainsi être mis en place pour prévenir l'aggravation de cette maladie artérielle banale.

Certaines rides du front permettraient d’identifier les personnes sujettes aux risques cardiovasculaires Wavebreakmedia / Istock


  • Publié le 29.08.2018 à 08h30
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  • Mise à jour le 29.08.2018 à 18h49
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La nouvelle étude menée par Yolande Esquirol, professeur agrégée en santé du travail au Centre Hospitalier Universitaire de Toulouse, et présentée récemment au Congrès Européen de Cardiologie, l'ESC 2018, démontre que les rides du front pourraient être un moyen rapide et facile de repérer les personnes risquant de développer des complications de l’athérosclérose.

L’athérosclérose : cause de maladies coronariennes et de crises cardiaques

L'athérosclérose est une affection des artères qui se caractérise par l’apparition de « plaques d’athérome » sur la paroi interne des artères, plaques essentiellement composées de corps gras et de fibrine, et qui en rétrécissent la lumière. Cette maladie des artères peut entraîner des problèmes plus graves comme une crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral. 

Parmi les principaux facteurs de risque de cette maladie : le tabagisme, un taux de cholestérol élevé, la résistance à l'insuline, l'hypertension artérielle, l'inactivité physique, l'âge ou encore des antécédents familiaux de maladie cardiaque… Des facteurs pas toujours faciles à diagnostiquer rapidement.

Les rides du front : un marqueur simple et rapide

C’est pour cela que la découverte du Professeur Esquirol, présentée lors de la conférence annuelle 2018 de la Société européenne de cardiologie à Munich, pourrait bien en faciliter le diagnostic. "Vous ne pouvez pas voir ou ressentir des facteurs de risque comme l'hypercholestérolémie ou l’hypertension", déclare le médecin.

"Nous avons exploré les rides du front comme marqueur de ces facteurs de risque parce que c'est simple et visuel. Le simple fait de regarder le visage d'une personne pourrait déclencher une alarme, alors nous pourrions alors donner des conseils pour réduire les risques", rajoute t-elle.

Une cotation des rides

Pour réaliser cette étude, Yolande Esquirol et ses collègues ont examiné les rides du front de 3 200 adultes en bonne santé, âgés de 32 à 62 ans. Les chercheurs ont évalué les rides des participants en appliquant un système de cotation allant de 0 ("pas de rides") à 3 ("nombreuses rides profondes"). Les patients ont été suivis pendant 20 ans, période durant laquelle 233 participants sont morts de diverses maladies.

Dans l'ensemble, la recherche a révélé un lien directement proportionnel entre le niveau de cotation des rides et le risque de mourir d'un problème cardiovasculaire. Les patients ayant un niveau de cotation de rides de 2 et 3 étaient presque 10 fois plus susceptibles de mourir d'une maladie cardiovasculaire que les personnes ayant une cotation de rides de 0…

D’autres marqueurs visuels dans le diagnostic des maladies cardiovasculaires

Ce n'est pas la première fois que les caractéristiques faciales sont explorées comme marqueurs potentiels de la santé cardiovasculaire. D’anciennes études ont montré que la calvitie masculine et les cheveux gris précoces sont associés à des risques de maladie cardiaque 5 fois plus élevés.

Les rides frontales pourraient, elles, être un moyen simple et peu coûteux pour déterminer si un patient est atteint d’athérosclérose. "Les rides du front peuvent être un marqueur de l'athérosclérose ", déclare Yolande Esquirol. "C'est la première fois qu'un lien a été établi entre le risque cardiovasculaire et les rides du front, de sorte que les résultats doivent être confirmés dans les études futures ", précise-t-elle. "Mais la pratique pourrait maintenant être utilisée dans les cabinets de médecins et les cliniques. Ça ne coûte rien et il n'y a aucun risque", conclut l’auteur de cette étude !

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