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QUESTION D'ACTU

Tabacologie

Addiction à la chicha : le sevrage n'est pas le même que pour les cigarettes

Cette façon de fumer sociale et populaire dans de nombreux pays serait encore plus difficile à arrêter que la cigarette.

Addiction à la chicha : le sevrage n'est pas le même que pour les cigarettes Elena Odareeva / Itock




La chicha (ou narguilé) est une grande pipe à eau, utilisée pour fumer du tabac. De plus en plus d'établissements ouvrent leurs portes en France et les jeunes en sont de plus en plus friands, voire dépendants.

D’origine persane, on en trouve beaucoup dans le monde arabe mais aussi un peu partout dans le monde occidental. Elle se fume généralement à plusieurs, avec du tabac aromatisé, ce qui lui confère un aspect ludique. Pourtant, elle est tout aussi dangereuse que la cigarette, voire plus. Une récente étude a démontré que les consommateurs inhalaient 125 fois plus de fumée que lorsqu’ils fumaient une cigarette et 25 fois plus de goudron. 

Des réactions différentes au sevrage

Des chercheurs de l’université de York ont essayé de comprendre comment réagiraient les fumeurs de chicha à la varénicline, un médicament que l’on donne habituellement aux fumeurs de cigarettes pour les aider à se sevrer. 

Pour cela, les chercheurs ont mené un essai auprès de 500 fumeurs quotidiens de chicha, au Pakistan. La moitié a été traitée avec la varénicline tandis que l’autre a reçu un placebo. Les résultats ont montré que la varénicline n’était pas plus efficace que le placebo. Les chercheurs n’en concluent pas pour autant que les médicaments ne fonctionnent pas sur ces fumeurs mais admettent que malgré la volonté des participants d’arrêter de fumer, seule une minorité y est parvenue.

Une dépendance psychologique 

La dépendance à la chicha est en effet aussi psychologique que physique et cela car elle a un grand rôle social dans la vie des gens qui la fument.

Le Dr Omar Dogar, du Département des Sciences de la santé de l'Université de York a déclaré : "Il y a plusieurs niveaux de dépendance, neurologique et psychologique, et l'une des choses que nous avons trouvées dans cet essai est que l'aspect social du tabagisme à la chicha a joué un rôle important dans son attrait. Presque 90% des participants de notre étude fumaient de la chicha avec d’autres." La façon dont les feuilles de tabac sont vendues au Pakistan, c'est-à-dire sans emballage pouvant signaler que le tabac est dangereux pour la santé et à un prix bon marché, n'a évidemment pas pour effet d'alerter les fumeurs.

Comment y remédier ?

Pour pourvoir remédier à cette dépendance, l’étude suggère qu’il est donc important d'améliorer les politiques de contrôle du tabac et briser les normes du tabagisme. Le professeur Kamran Siddiqi, du Département des Sciences de la santé de l'Université de York, estime que "les fumeurs de chicha peuvent avoir de meilleures chances d'arrêter de fumer si le tabagisme de chicha est moins abordable et n'est pas servi dans les cafés, bars et restaurants, comme c'est le cas dans de nombreux endroits en Asie et au Moyen Orient."

Il préconise également "une approche, similaire à celle de la lutte contre le tabagisme, de sensibilisation aux risques, en particulier chez les jeunes" et ajoute "que le contrôle de son utilisation dans les espaces publics serait un pas en avant, à côté des interventions traditionnelles en matière de drogues et de comportement".

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