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Journée Mondiale d'Alzheimer

Alzheimer : des «cellules zombies» sont impliquées dans les maladies neurodégénératives

Des chercheurs de la Clinique Mayo ont mis en évidence la présence de "cellules zombies" dans le cerveau. Incapables d’exécuter les fonctions d’une cellule normales, elles sont impliquées dans le développement de maladies neurodégénératives liées à l’âge comme Alzheimer.

Alzheimer : des \ Ganna Gavenko / stock




Les "cellules zombies" : c’est ainsi que sont appelées les cellules sénescentes mises en évidence dans le cerveau de souris touchées par les maladies neurodégénératives par des chercheurs de la Clinique Mayo de Rochester, aux États-Unis. Dans leurs nouveaux travaux publiés chez la revue Nature, les chercheurs donnent l’espoir de mieux prévenir l’apparition des maladies liées à l’âge que sont, entre autres, Parkinson et Alzheimer.

Une accumulation réversible des cellules sénescentes

Si les scientifiques ont qualifié les cellules sénescentes de "zombies", c’est pour une bonne raison : ne pouvant mourir, elles sont pour autant incapables d’exécuter les fonctions d’une cellule normale. De précédentes études avaient démontré que l’accumulation de ces "cellules zombies" dans certaines zones du cerveau accélère la perte cognitive et donc l’apparition de maladies dégénératives. Mais, affirment les chercheurs de la Clinique Mayo, il est possible d’empêcher l’accumulation de ces cellules et ainsi de diminuer l’agrégation des protéines Tau, responsables de la perte de mémoire et de la mort neuronale progressive.

@ Clinique Mayo de Rochester, aux États-Unis.

"On sait que les cellules sénescentes s'accumulent à mesure que l'âge naturel avance et à des endroits liés aux maladies liées au vieillissement, y compris l'arthrose, l'athérosclérose et les maladies neurodégénératives, comme la maladie d'Alzheimer et la maladie de Parkinson", explique le Dr Darren Baker, biologiste moléculaire à la Clinique Mayo et auteur principal de l’article. "Dans des études antérieures, nous avions découvert que l'élimination des cellules sénescentes des souris naturellement âgées prolonge leur durée de vie saine."

Un modèle murin

Pour ces nouveaux travaux, les chercheurs ont poursuivi leurs recherches sur les maladies neurodégénératives en utilisant un modèle qui imite, chez la souris, certains aspects de la maladie d’Alzheimer. "Nous avons utilisé un modèle murin qui produit des enchevêtrements de protéines Tau en forme de toiles d’araignées dans les neurones et qui ont subi des modifications génétiques permettant l’élimination des cellules sénescentes", explique Tyler Bussian, étudiant à la Clinique Mayo sous la direction du Dr Baker.

Quand les cellules sénescentes ont été enlevées, les chercheurs se sont aperçus que les rongeurs malades avaient conservé leur capacité à former des souvenir, que les signes d’inflammation avaient disparu et qu’ils ne développaient plus d’enchevêtrements neurofibrillaires. Une intervention pharmacologique pour éliminer les cellules sénescentes a aussi modulé l’agglutination des protéines Tau.

Des travaux encourageants pour la prévention d'Alzheimer

Par ailleurs, au cours de ces travaux, l’équipe du Dr Baker a pu identifier le type de cellules cérébrales spécifiques qui devenaient sénescentes : les cellules microglies et astrocytes. "Ces cellules sont associées à la santé neuronale. Il est donc logique que la sénescence dans l'une ou l'autre ait un impact négatif sur la santé des neurones."

Cette découverte est aussi surprenante qu’importante, souligne le Dr Baker, car jusqu’ici, aucun lien de causalité entre les cellules sénescentes et les maladies neurodégénératives n'avait pu être établi. "Nous n'avions aucune idée que les cellules sénescentes contribuaient activement à la pathologie du cerveau. Découvrir que ce sont les astrocytes et les microglies qui sont sujets à la sénescence est aussi une surprise", explique le spécialiste.

À ce jour, 900 000 personnes sont touchées par la maladie d’Alzheimer en France. Une maladie toujours incurable malgré les progrès de la recherche. Selon le Dr Baker, ces nouveaux travaux ouvrent la voie une meilleure prévention des dommages au cerveau afin d’éviter l’aggravation de l'état des maladies neurodégénératives, dont Alzheimer. "Nous commençons à traiter les animaux après l'établissement de la maladie et à travailler sur de nouveaux modèles pour examiner les altérations moléculaires spécifiques qui se produisent dans les cellules touchées."

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