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Découverte scientifique

Agressivité : un marqueur cérébral identifié chez les jeunes enfants

Des chercheurs américains ont identifié un marqueur cérébral lié à l'agressivité chez les jeunes enfants. D'après eux, le cerveau des petits ayant tendance à réagir de manière hostile avec leurs congénères n'arrive pas à interpréter correctement les changements lors d'interactions sociales. 

Agressivité : un marqueur cérébral identifié chez les jeunes enfants SIphotography/iStock




Pourquoi quand ils jouent, certains enfants sont-ils plus agressifs que d’ autres ? D’après une étude américaine parue ce mercredi 26 septembre dans le Journal of Child Psychology and Psychiatry, la différence est due à un marqueur cérébral. A terme, cette découverte pourrait aider à traiter l’agressivité de manière précoce avant qu’elle ne devienne un comportement ancré et à risque.

Des chercheurs de l’Université de l’Iowa ont suivi 153 enfants à 30, 36 puis 40 mois. Lors de cessions individuelles, ils les ont parés d’un filet muni de capteur cérébraux afin de mesurer l’activité de leurs ondes cérébrales. Chaque enfant devait regarder un dessin-animé muet en écoutant une série de sons. Les chercheurs mesuraient alors le rythme des ondes cérébrales accompagnant chaque changement de tonalité, ce dernier correspondant dans le cerveau des enfants à un changement lors d’une interaction sociale. Résultat : les petits chez qui les scientifiques ont observé des pics plus faibles d’ondes P3 (ondes cérébrales générées lors d’un changement dans l’environnement) lors des changements de tonalité avaient été décrits par leurs parents comme plus agressifs que les autres.

 "Il y a plein d’indices sociaux ambigus dans notre environnement", explique Isaac Petersen, auteur de l’étude. "Et quand le cerveau des enfants n’est pas capable de détecter un changement dans les rapports sociaux, ils peuvent avoir tendance à mal l’interpréter, de manière hostile, et à réagir de façon agressive au lieu de prendre ça pour un jeu", ajoute-il. Et de préciser : "Les enfants répondent aux mêmes signaux de manières différentes et nous pensons que cela est dû à la façon dont ils interprètent ces signaux".

Suivre les enfants à risque le plus tôt possible 

De précédentes recherches effectuées chez des adultes avaient déjà montré que les individus présentant un plus faible pic d’ondes P3 lors d’un changement de situation étaient souvent plus agressifs que les autres. Aussi, les scientifiques avaient déjà identifié ces ondes comme un indicateur clé dans les agressions, la dépression mais aussi la schizophrénie.

Toutefois, "ce marqueur cérébral n’avait pas encore été étudié à grande échelle sur des enfants et n’avait jamais été étudié comme corrélateur de l’agressivité", se félicite Petersen. A terme, ces résultats pourraient aider à identifier précocement les enfants qui ont des tempéraments agressifs et à les suivre afin de calmer ces impulsions le plus tôt possible.  Car "il est prouvé que des interventions précoces et des approches préventives sont plus efficaces pour réduire les agressions que des interventions tardives intervenant au cours de l’adolescence alors que le comportement est déjà bien ancré", précise le chercheur. Toutefois, "il est important de rappeler que d’autres possibilités pourraient expliquer l’agressivité". "D’autres recherches devraient donc se pencher là-dessus", conclut-il.

En mai dernier, une étude suédoise avait déjà identifié des neurones responsables de l’agressivité chez les êtres humains. D’après les chercheurs de l’Institut Karolinska à Stockholm, celle-ci serait mise en place par un groupe de cellules cérébrales rarement étudiées, présentes dans le noyau pré mamillaire ventral (PMv) de l'hypothalamus.  

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