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Mort subite

Prolapsus de la valve mitrale: une anomalie cardiaque fréquente et pas si bénigne

Une anomalie cardiaque considérée comme peu dangereuse, le prolapsus de la valve mitrale, serait réellement responsable de 12% des morts subites sans cause identifiée. Une surprise pour les médecins.

Prolapsus de la valve mitrale: une anomalie cardiaque fréquente et pas si bénigne champja/istock




Il existe un lien très fort entre la mort subite (lorsque le cœur cesse soudainement de battre) et une anomalie cardiaque considérée jusqu’ici comme banale : le prolapsus de la valve mitrale. C’est ce qui ressort d’une étude réalisée par une équipe de chercheurs de l'Université d'Adélaïde.

En analysant plus de 7600 études sur le prolapsus de la valve mitrale, ils ont découvert que 12% des personnes décédées de mort subite sans cause évidente ont également un prolapsus de la valve mitrale. L’étude est publiée dans Heart.

Une maladie fréquente

Le prolapsus de la valve mitrale est un dysfonctionnement fréquent qui touche environ 12 personnes sur 1000 dans le monde. Cette anomalie consiste en ce que les valvules, qui servent de clapet à la valve anti-retour située entre l’oreillette gauche et le ventricule gauche (valve mitrale), ne se referment pas de façon harmonieuse. A la place, elles se gonflent vers le haut, dans l’oreillette gauche (prolapsus ou ballonisation). Il s’agit d’une anomalie cardiaque courante (1, é% de la population générale) et, dans de nombreux cas, elle ne provoque aucun symptôme et ne nécessitait jusqu’ici pas de traitement

"Au fil des ans, plusieurs études avaient cependant associé le prolapsus de la valvule mitrale à des cas de morts subites inexpliquées, mais le lien n'avait pas été confirmé", explique le Dr Rajiv Mahajan, cardiologue au Centre des troubles du rythme cardiaque de l'Université d'Adélaïde.

Une quasi étude de causalité

"Notre analyse confirme l'association, et indique que l’incidence (la fréquence - ndl) de la mort subite chez les personnes atteints de prolapsus de la valve mitrale est significative à 14 sur 1000 par an", selon le Dr Mahajan.
L’étude identifie également un certain nombre de caractéristiques qui, en plus, placent certaines personnes ayant un prolapsus de la valve mitrale dans une catégorie à haut risque pour les arythmies cardiaques graves (rythme cardiaque anormal) et la mort subite. Les troubles du rythme cardiaque pourraient donc être la raison pour laquelle les prolapsus de la valve mitrale augmentent le risque de mort subite.
"Des cicatrices ECG du muscle cardiaque (anomalies du segment ST et de l’onde T), des cas de ballonnement sévère des deux valves de la valve mitrale et des fuites importantes de la valve mitrale ont été particulièrement rapportées chez des personnes qui ont un prolapsus de la valve mitrale et qui ont été réanimés après un arrêt cardiaque, ce qui suggère que ces personnes sont à haut risque ", selon le Dr Mahajan.

Constitution d’un registre prospectif

Face à de tels résultats, et pour essayer d’affirmer le lien de cause à effet, les chercheurs des Universités d’Adélaïde, de Melbourne, de New South Wales et du Queensland, sont en train de créer un registre prospectif en Australie pour les personnes qui ont soit un prolapsus de la valve mitrale, soit un arrêt cardiaque réanimé, soit une mort subite.
"Avec une mort subite sur cinq survenant chez des personnes dont le cœur est normal, cette étude démontre nécessité d'étudier plus à fond les personnes qui ont un prolapsus de la valve mitrale et un haut risque d'arythmies cardiaques graves et potentiellement mortelles", explique le professeur Prash Sanders, directeur du Centre des troubles du rythme cardiaque à l'université d'Adélaïde.

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