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Sida

NONO, une protéine «lanceuse d’alerte» qui stoppe le VIH

La protéine "NONO", responsable de la reconnaissance du VIH par le système immunitaire, a récemment été identifiée par les chercheurs. Explications.

NONO, une protéine «lanceuse d’alerte» qui stoppe le VIH Rost-9D / istock




Des travaux parus dans la revue Cell viennent de faire avancer la recherche sur le VIH. L’existence de "NONO", une protéine "lanceuse d’alerte", a été mise au jour par des scientifiques de l’Inserm et de l’Institut Curie. Elle permet de déclencher une réaction immunitaire.

Pour comprendre les enjeux de cette découverte, il faut d’abord savoir qu’il existe plusieurs types de virus VIH. Le VIH-1, qui déclenche majoritairement la maladie du Sida, et le VIH-2, qui provoque aussi la maladie, mais beaucoup moins facilement. Plus précisément, en l’absence de traitement, le VIH-1 cause le SIDA dans 99% des cas, ce qui n’est pas le cas du VIH-2 (moins de 25% des cas).

La deuxième version du virus

Pourquoi notre système immunitaire combat-il mieux la deuxième version du virus ? C’est là qu’intervient la protéine "NONO". C’est elle qui détecte la présence du VIH-2 dans l’organisme, ce qui permet de déclencher une réaction immunitaire pour lutter contre le virus.

Le savoir permet une meilleure compréhension des mécanismes naturels du contrôle de l’infection par le VIH-1. "La prochaine étape de ce projet de recherche est de comprendre à la fois le fonctionnement de ce système de détection au niveau moléculaire et comment cette détection déclenche la réponse immunitaire. Nous développons des stratégies vaccinales innovantes au laboratoire, et cette découverte ouvre la voie à de nouvelles études nécessaires pour le développement d’une nouvelle génération de vaccin capable de 'mimer' la capside du VIH-2 et de déclencher par conséquent une réponse immunitaire chez les personnes atteintes du VIH-1", explique Nicolas Manel, chercheur à l’Inserm et directeur de l’étude.

Le VIH-2 sévit majoritairement en Afrique de l’Ouest

La maladie du SIDA, toujours mortelle à ce jour, se développe lorsque le système immunitaire d’une personne séropositive (infectée par le virus du VIH-1 ou VIH-2) devient incapable de lutter contre l’infection et s’affaiblit de façon dramatique. Faiblement transmissible, le VIH-2 sévit majoritairement en Afrique de l’Ouest et touche environ 1 million de personnes. Le dernier rapport d’Onusida rappelle que les nouvelles infections au VIH-1 sont en augmentation dans une cinquantaine de pays. En Europe de l’Est et en Asie centrale, le nombre annuel de nouvelles infections à VIH-1 a doublé ces vingt dernières années.

A l’échelle mondiale, les infections à VIH-1 n’ont diminué que de 18% au cours des sept dernières années, passant de 2,2 millions en 2010 à 1,8 million en 2017. Bien que ce chiffre représente presque la moitié du nombre de nouvelles infections par rapport à 1996 lorsque ce nombre était au plus haut (3,4 millions), la baisse n’est pas assez rapide pour atteindre l’objectif de moins de 500 000 nouvelles infections à VIH-1 d’ici 2020.

En France, en 2012, environ 6400 personnes ont découvert leur séropositivité au VIH-1. Ce nombre est à peu près constant depuis 2007, sauf chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH ) où il augmente. À l’heure actuelle, 19,5 millions de personnes se trouvent sous traitement anti-VIH-1 dans le monde. Une personne vivant avec le VIH-1 qui débute un traitement antirétroviral aujourd’hui aura une même espérance de vie qu’une personne séronégative au VIH-1 du même âge. Le traitement antirétroviral donne de meilleurs résultats lorsqu’il est entamé très tôt après l’infection à VIH-1, soit avant l’apparition des symptômes. 

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