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Arthrose: un nouveau médicament révolutionnaire qui pourrait tout changer

Des chercheurs canadiens ont réussi à mettre au point le premier médicament antisens capable d'arrêter la progression de l'arthrose dans les articulations. Reste encore à s'assurer de sa sécurité sur les humains. 

Arthrose: un nouveau médicament révolutionnaire qui pourrait tout changer seb_ra/iStock




Alors que l’arthrose est l'une des principales causes de handicap dans le monde, une découverte pourrait bien changer la donne à terme. Selon une récente étude parue jeudi 4 octobre dans la revue Annals of the Rheumatic Diseases, des chercheurs canadiens ont réussi à mettre au point le premier traitement capable d’arrêter la progression de cette maladie articulaire. Reste encore à tester sa sécurité sur les humains...

Une nouvelle cible

Pour arriver à mettre au point ce médicament, le Docteur Mohit Kapoor, Directeur du Centre sur l’Arthrite à l’Université Health Network et ses collègues de l’Institut de Recherche Krambil ont utilisé une variété de modèles expérimentaux, parmi lesquels des modèles animaux et des échantillons de tissus humains de personnes souffrant d’arthrose.

Ils ont alors découvert une molécule, du nom de microRNA-181a-5p, qui serait un médiateur très impliqué dans le déclenchement de l’inflammation, de la destruction du cartilage et de l’épuisement du collagène. Il s'agit d'un ARN messager qui est produit par un gène en cas d'agression du cartilage et qui est chargé d'aller activer l'inflammation et bloquer la cellules du cartilage, le chondrocyte.

La révolution des antisens

Les chercheurs ont ensuite mis au point un bloqueur spécifique de cet ARN messager sous la forme d'un "antisens", une séquence ’acide nucléiques complémentaire de l'ARN messager afin de le bloquer en se fixant sur lui. Avec cet antisens, l’équipe a réussi à arrêter la destruction des articulations et à protéger le cartilage, chez la souris.

"Le bloqueur est basé sur une technologie anti-sens. Quand vous injectez cet antisens dans les articulations, cela bloque l’activité destructrice provoquée par le microRNA-181-5p et cela stoppe la dégradation du cartilage", explique le Dr. Akihiro Nakamura, co-auteur de l’étude. "Ces résultats sont très importants car actuellement il n’y a aucun traitement ou médicament disponible pour arrêter la progression de l’arthrose", poursuit le Dr Kapoor.

L'arthrose, première cause d'incapacité fonctionnelle pour les plus de 40 ans en France

"Les traitements courants de l’arthrose traitent des symptômes tels que la douleur mais sont incapables d’arrêter la progression de la maladie", détaille-t-il. Et de préciser : "le bloqueur que nous avons testé modifie la maladie. Il a l’habileté d’empêcher une destruction plus poussée de l’articulation dans la colonne vertébrale et dans le genou".

"La technologie antisens sur l’arthrose en est à ses débuts mais la recherche a fait un grand pas en avant. Si nous étions capables de développer une injection simple et efficace pour les patients, cette découverte pourrait changer la donne", s’enthousiasme Dr. Raja Rampersaud, chirurgien de la colonne vertébrale et chercheur au Toronto Western Hospital, ayant également participé à l’étude.

Désormais, les scientifiques doivent lancer des études de sécurité chez l'homme, déterminer le dosage adéquat et développer une méthode pour injecter le bloqueur directement dans les articulations du genou et de la colonne vertébrale.

L'arthrose est une maladie fréquente

Aujourd’hui, l’arthrose touche 10 millions de personnes en France soit 17% de la population. Il s’agit de la première cause d’incapacité fonctionnelle pour les plus de 40 ans. L'affliction se manifeste par une douleur et une raideur dans les articulations. Si le plus souvent ces symptômes sont mécaniques, il arrive que le malade souffre de poussées inflammatoires.

Actuellement, le traitement des poussées inflammatoires, les anti-arthrosiques d’action lente (AASAL), les visco-supplémentations qui lubrifient l’articulation et nourrissent le cartilage ainsi qu'une activité physique adaptée, la kinésithérapie, les orthèses ou encore la médecine thermale sont autant de solutions pour tenter d'améliorer la fonctionnalité des articulations.

Quant aux perspectives d’avenir pour venir à bout de cette maladie, "les essais de thérapie cellulaire sur l’animal semblent prometteurs, mais les essais sur l’homme n’en sont encore qu’à un stade très préliminaire", note l’Association Française de Lutte Antirhumatismale. Espérons donc que cette nouvelle découverte fasse la différence.

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