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Virus du Nil occidental : une épidémie sans précédent et pas seulement en France

Depuis le 7 juillet, 24 cas de virus du Nil occidental ont été recensés en région Paca. Une épidémie très inhabituelle dans son ampleur et qui peut être à l'origine de maladies neurologiques mortelles. Pour éviter toute contamination lors du don du sang, les autorités sanitaires ont mis en place des mesures de restriction.

Virus du Nil occidental : une épidémie sans précédent et pas seulement en France stocksnapper/iStock




Inquiétude dans le Sud-Est de la France, mais aussi ailleurs. Selon l’Agence Régionale de Santé (ARS), 24 cas du virus du Nil occidental (ou virus "West Nile") ont été recensés en Paca, Corse et Occitanie depuis le 7 juillet, dont 19 dans les Alpes-Maritimes et un dans le Vaucluse. Une épidémie sans précédent qui amène à des inquiétudes concernant la transmission possible de ce virus lors du don du sang. En effet, si ce virus est responsable d'infections asymptomatiques dans 80% des cas, il peut aussi être à l'origine d'une maladie neurologique mortelle.

Pour éviter toute contamination lors du don du sang, l’Etablissement français du sang et l’Agence de biomédecine ont restreint le don du sang, à la fois dans le sud-est de la France, mais aussi chez toutes les personnes ayant voyagé ou passé au moins une nuit dans un de ces départements. Selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), l’Italie, avec plus de 500 cas, et la Grèce, avec plus de 300 cas, seraient également concernés. Une carte de la diffusion de l'infection existe.

Sur les 24 personnes touchées par ce virus, elles ont été infectées par des moustiques de type Culex, qui ont eux-même été contaminés lors de la piqûre d’oiseaux infectés et trois personnes ont été hospitalisées. "Elles sont à ce jour en voie de guérison", explique l’ARS précisant sur son site que les hommes sont des "hôtes accidentels" et qu’ils "ne peuvent pas transmettre à leur tour le virus, à la différence des arbovirus (dengue, chikungunya ou zika notamment)", sauf par la transfusion.

Une infection le plus souvent asymptomatique

En France, le virus West Nile est apparu pour la première fois en France métropolitaine en 1962 en Camargue, puis à nouveau en 2000. Trois ans plus tard, sept personnes avaient été touchées dans le Var. La maladie avait ensuite ressurgi à Nîmes en octobre 2015 chez un patient qui, rapidement pris en charge, s’en était tiré sans complications. Puis, rien pendant deux ans, avant qu’un nouveau cas soit diagnostiqué à Nice l’année dernière. L'infection humaine résulte le plus souvent de piqûres de moustiques qui se sont infectés en piquant des oiseaux chez lesquels le virus reste en circulation quelques jours dans le sang.

Dans la plupart des cas, l’infection au virus du Nil occidental est asymptomatique chez l'homme (80% des cas). Environ 20% des personnes infectées développent la "fièvre du Nil occidental" avec une fièvre, des maux de tête, une grande fatigue, des nausées, des vomissements ("syndrome pseudo-grippal") et parfois une poussée de petits boutons rouges sur le tronc et des gros ganglions.

Rarement, les malades évoluent vers une maladie neurologique mortelle en devenant une "méningite du Nil Occidental", ou une maladie plus invasive comme une encéphalite (maux de tête violents, paralysie de type poliomyélitique, stupeur, désorientation, coma et convulsions). Toutefois, si seule une personne infectée sur 150 développerait cette forme grave, cette forme grave pourrait être plus fréquente chez les personnes âgées ou immunodéprimées.

La prévention des piqûres est essentielle

Il n'y a pas de traitement spécifique du virus VNO et le traitement vise essentiellement à soulager les symptômes et à pallier les déficits lors d'une hospitalisation pour les formes les plus graves. Il n'y a pas non plus de vaccination chez l'homme et la prévention des piqûres de moustique est donc essentielle.

Le moustique Culex est le plus courant des moustiques en France et il peut transmettre la fièvre du Nil Occidental, mai aussi l’Encéphalite Japonaise ou encore le virus Usutu. Il apprécie les eaux chaudes et stagnantes et pique surtout la nuit, mais parfois même en journée (comme le moustique tigre).

C’est pourquoi l’ARS recommande de "vider et ranger à l’abri les petits récipients, couvrir les réservoirs d’eau avec un tissu ou une moustiquaire", de "porter des vêtements couvrants et amples", "d’utiliser des répulsifs, conseillés par votre pharmacien, sur les vêtements et sur les zones de peau découvertes". Enfin, "pour les personnes sensibles (nouveaux nés, femmes enceintes, personnes immunodéprimées)", il est indiqué de dormir sous une moustiquaire.

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