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QUESTION D'ACTU

Cri d'alerte

Cancer du sein : colère d’un médecin contre les détracteurs du dépistage

Dans les colonnes du "Parisien / Aujourd’hui en France", le président de l’Institut National du Cancer (INCa) Norbert Ifrah lance un cri d’alarme : alors que le nombre de dépistages du cancer du sein sont en baisse en France, il dénonce l’attitude irresponsable de ceux qui, sur les réseaux sociaux, mènent une campagne de dénigrement.

Cancer du sein : colère d’un médecin contre les détracteurs du dépistage LuminaStock/iStock




Des "irresponsables". Voici comment le professeur Norbert Ifrah, président de l’Institut Nationa du Cancer (iNCa), qualifie les détracteurs du dépistage du cancer du sein. Alors qu’en l’espace de deux ans, le nombre de dépistages du cancer du sein a diminué de 2%, avec moins d’une femme sur dépistée à partir de l’âge de 50 ans, le professeur tire la sonnette d’alarme ce mercredi 7 novembre dans Le Parisien / Aujourd'hui en France. Il y dénonce la "campagne de dénigrement surréaliste, notamment sur les réseaux sociaux" menée par des individus contre le dépistage.

"Peu nombreux mais très actifs", ces détracteurs contribueraient, selon lui, à faire diminuer le nombre de mammographies réalisées chaque année. Cet examen, recommandé pour toutes les femmes à partir de 50 ans, est pourtant indispensable pour détecter au plus tôt les cancers du sein. "N’oublions pas que 59 000 nouveaux cancers du sein sont détectés chaque année et que 12 000 femmes en meurent ", rappelle le Pr Ifrah.

Un suivi régulier indispensable

Entre 50 et 74 ans, les Françaises peuvent bénéficier gratuitement d’une mammographie, tous les deux ans. Ce programme permet de détecter les cancers plus tôt, donc de les traiter plus efficacement. Et pourtant, en 2016, seule la moitié des femmes concernées (50,5%) s’est rendue chez un radiologue pour participer au dépistage organisé. C’est encore moins en 2017, avec un taux de participation à 49,9%.

Comment l’expliquer ? Les polémiques autour de l’efficacité de la mammographie, les temps d’attente parfois interminables peuvent freiner les concernées. Norbert Ifrah concède lui-même qu’un "débat scientifique existe sur les limites du dépistage, c’est sain". Le président de l’INCa réfute cependant les accusations de surdiagnostic qu’occasionnerait le dépistage organisé du cancer du sein. "Aujourd’hui, un certain nombre de cancers localisés n’évoluent pas, sans que l’on sache pourquoi. C’est un sujet majeur de recherche. Mais 80% vont évoluer, d’où la nécessité d’un suivi régulier. Je ne dis pas qu’il y a zéro opération inutile, mais elles sont très peu nombreuses. En revanche, on sait qu’avec le dépistage organisé, on épargne à près de 12% des femmes une chirurgie lourde et qu’un tiers 'seulement' auront une chimiothérapie contre plus de la moitié hors dépistage. Pour les concernées, ce n’est pas rien !"

Norbert Ifrah s’oppose aussi aux critiques émises par certains collectifs d’associations comme Cancer Rose, qui accusent l’INCa de "mésinformer" les femmes sur les risques engendrés par le dépistage. "Nous n’infligeons rien, nous proposons. Chaque femme est libre d’accepter, ou non, le dépistage", affirme-t-il, avant de rappeler que le dépistage "permet d’éviter entre 15% et 20% de décès". "C’est pour cela que lire sur les réseaux qu’il existerait de faux cancers me sidère. Ce terme, catastrophique, est nuisible."

Pas de mammographie avant 50 ans

Interrogé sur l’éventualité d’une extension du dépistage par mammographie à partir de 40 ans, le Pr Ifrah explique ne pas y être favorable car les études n’y ont pas démontré une utilité. "Avant 50 ans, la plupart des 11 000 cancers du sein touchent les femmes dites à sur-risque. Celles qui ont notamment des prédispositions génétiques ou familiales et entrent dans un processus de surveillance particulier. De plus, après 50 ans, la composition des seins des femmes se modifie et les doses de rayons nécessaires sont plus faibles."

Il se montre en revanche favorable à la mise en place d’une consultation de prévention dès 25 ans "afin d’évaluer les facteurs de risque" et à la vaccination des garçons contre le papillomavirus humain (HPV). "Pour supprimer une contagion, la couverture vaccinale doit être de plus de 50%. Comment faire si seul un sexe sur deux est concerné ?", interroge-t-il. Et de conclure : "en petit comité, j’ai même l’habitude de dire que la restriction de la vaccination aux jeunes filles est une mesure sexiste."

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