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Commémoration

1914-1918 : l'horreur massive conduit à l’invention de la psychiatrie de guerre

En ces jours de commémoration du centenaire de la fin de la Première Guerre Mondiale, il faut se souvenir que c’est à l’occasion de ce conflit atroce que l’on a décrit pour la première fois et reconnu le syndrome de stress post-traumatique.

1914-1918 : l'horreur massive conduit à l’invention de la psychiatrie de guerre tntemerson/istock




Le syndrome de stress post-traumatique, le « PTSD » des anglo-saxons, est désormais largement reconnu, les attentats du 15 novembre en France en témoignent. Mais cela n’a pas été toujours le cas. C’est à l’occasion de la Première Guerre Mondiale et du caractère « massif de l’horreur de ce conflit », que l’on a reconnu et légitimé cette entité. C’est ce que nous rappelle à propos un article très intéressant de The Conversation.

Le vent du boulet

Avant ce conflit, les médecins des guerres napoléoniennes avaient bien décrit des troubles psychologiques liés au « vent du boulet ». Au début de ce premier conflit mondial, les médecins parlaient encore « d’obusite » ou « d’hypnose des batailles » du côté français et de « Shell Shock » du côté britannique, ce qui n’était pas très loin.

Mais, initialement, il s’agissait alors surtout de traquer les simulateurs afin de les renvoyer au front. On cherchait encore le signe qui allait démasquer les « tire-au-flanc », comme le signe de Lasègue servait alors à séparer les hommes qui souffraient d’une sciatique des fausses sciatiques.

Mais très vite, le caractère massif de ces troubles conduisit à leur reconnaissance de part et d’autre de la ligne de front sous le titre de « névrose de guerre ». Il faut noter que, souvent, les malades étant par ailleurs gravement blessés, le trouble passait parfois au deuxième plan et n’était pas traité.

Des troubles durables

L’Armistice de 1918, si elle arrêta les combats, ne mis pas fin pour autant aux souffrances des malades. Ces souffrances purent même perdurer tout au long de la vie de ces hommes traumatisés, avec des phases de réactivation des troubles à l’occasion des conflits successifs.

La grande affaire, qui dure jusqu’à aujourd’hui, celle de ce que l’on appelle la psychiatrie de guerre, a alors été de trouver des traitements capables de soulager les malades. Hypnose, narco-analyse, sédation, différents types de psychothérapie…, mais aussi la « faradisation », une technique utilisée alors dans l’hystérie, ce qui montre quand même que les médecins n’étaient pas complètement sûrs du processus psychique à l’origine des troubles.

Cent ans après, les conflits existent toujours, même si l’horreur n’est pas aussi massive, elle est toujours là et, tant les soldats que les civils, en souffrent encore, malgré les techniques de débriefing et les suivis qui sont mis en place. Il y a encore de la place pour les progrès thérapeutiques et, peut-être, une meilleure prévention.

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