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Arrêts cardiaques : des poissons d'eau douce pourraient changer la donne

Certains poissons d'eau douce auraient la capacité de régénérer leurs propres tissus cardiaques. Les scientifiques ont même réussi à identifier les gènes à l'origine de ce mécanisme. 

Arrêts cardiaques : des poissons d'eau douce pourraient changer la donne klebercordeiro/iStock




Voilà qui pourrait changer la vie de millions de personnes souffrant de problèmes cardiaques. Comme le révèle une étude britannique parue le 20 novembre dans le journal Cell Reports, des scientifiques ont découvert comment des poissons d’eau douce arrivaient à régénérer leurs tissus cardiaques.

Pour ce faire, le Dr. Mathilda Mommersteeg, professeure associée à l’Université d’Oxford et son équipe ont comparé deux sous-espèces du poisson tétra Astyanax mexicanus originaire du Mexique. Alors que la première, colorée et vivant dans les rivières, peut réparer son propre cœur, la seconde, communément appelée "tétra aveugle" a perdu ses couleurs, sa vue et surtout sa capacité à régénérer ses tissus cardiaques.

En observant les deux espèces après un problème de cœur, les scientifiques ont remarqué que les gènes Irrc10 et caveolin avaient augmenté leur activité chez la première espèce seulement. Ces deux gènes sont donc très importants dans le processus de régénération des tissus cardiaques abîmés, en ont-ils conclu.

Le rôle du gène Irrc10 dans les problèmes de coeur 

Afin d’aller plus loin, les chercheurs se sont ensuite tourné vers le poisson zèbre, également connu pour sa capacité à régénérer ses tissus cardiaques. Après avoir bloqué l’expression du gène Irrc10 chez ce poisson, les scientifiques ont observé que ce dernier était devenu incapable de réparer ses blessures cardiaques correctement. Conclusion : Irrc10 est bien responsable de la régénération des tissus cardiaques, note l’étude. "Ce n’est que le début mais nous sommes très excités au sujet de ces poissons extraordinaires et par leur potentiel à changer la vie des gens qui ont des problèmes cardiaques", s’enthousiasme le Docteur Mommersteeg.

Cette étude n’est pas la première à mettre en avant le rôle d’Irrc 10 dans les problèmes de cœur. Dans le passé, des recherches sur des souris avaient déjà montré que ce gène était impliqué dans une condition cardiaque appelée la cardiomyopathie dilatée à cause de laquelle le cœur s’élargit excessivement et n’est plus capable de pomper du sang correctement.

Dans le futur, les chercheurs espèrent en apprendre davantage sur ces mécanismes afin de pouvoir soigner les humains sujets à des problèmes de cœur comme les arrêts cardiaques. Cette affliction survenant le plus souvent suite à l’endommagement des tissus cardiaques causé par une crise cardiaque, grâce à ces nouvelles découvertes, les scientifiques voudraient, à terme, pouvoir se passer de transplantations cardiaques pour guérir les malades.  

En France, 130 personnes meurent d'un arrêt cardiaque tous les jours

"Ces découvertes remarquables montrent à quel point il y a encore à apprendre de la riche tapisserie du monde naturel", se félicite Metin Avkiran, directeur médical associé à la Fondation du Cœur Britannique qui a financé l’étude. "Nous devons maintenant déterminer si nous pouvons exploiter des mécanismes similaires pour réparer les cœurs humains abîmés", poursuit-il. Et de conclure : "Les taux de survie suite à un arrêt cardiaque n’ont quasiment pas changé ces 20 dernières années et l’espérance est pire que pour la plupart des cancers. Des découvertes sont impératives afin de soigner cette affliction abominable".

En France, l’arrêt cardiaque ou mort subite tue 40 000 à 50 000 personnes par an, soit environ 130 par jour, dont 1/3 de moins de 55 ans. Et si le taux de survie est de 20 à 40% dans les pays anglo-saxons et scandinaves car les citoyens sont massivement formés au massage cardiaque, en France il n’est que de 2 à 3%, selon l’association Tom Massages Cardiaques. Afin de changer la donne, cette dernière se propose donc de former gratuitement la population française au Massage Cardiaque Externe (MCE) et à l’utilisation du défibrillateur.

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