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Etude annuelle

Les personnes malades ou handicapées sont les premières victimes de la solitude

De nombreux Français souffrent d’isolement social chronique ou prolongé. Les personnes malades ou en situation de handicap sont les premières concernées.

Les personnes malades ou handicapées sont les premières victimes de la solitude Motortion/iStock




Pour certains, c’est un choix de vie. Mais pour beaucoup, hélas, la solitude est une contrainte et un fardeau. C’est ce que met en lumière depuis 2010 la Fondation de France en dressant chaque année un état des lieux de l’évolution des solitudes en France.

Car cet isolement que vivent nombre de Français n’est pas sans conséquences sur la santé et le bien-être. Angoisse, dépression, maladie mentale, pensées suicidaires sont autant de risques auxquels sont exposées les personnes plongées dans la solitude. Parmi elles, celles en situation de handicap ou souffrant de maladie chronique sont particulièrement touchées, révèle l’édition 2018 de l’étude, menée ce printemps et cet été avec le CREDOC.

3 personnes sur 10 se sentent seules

Ainsi, révèle la Fondation France, 32% des personnes malades ou handicapées se sentent seules. C’est 10% de plus que la population générale. 8 sur 10 en souffrent, que les manifestations de leur handicap ou de leur maladie soit visibles ou non.

Le handicap ou la maladie ont une incidence directe sur leur isolement : pour beaucoup (8 sur 10), la solitude mène à la dissimulation, à la honte, mais aussi à une certaine incompréhension de l’entourage.

62 % des personnes handicapées ou malades et isolées déclarent que leur handicap ou leur maladie a des incidences négatives sur leurs sorties quotidiennes. Trois explications principales ressortent des témoignages recueillis par le CREDOC : la douleur, la fatigue, ainsi que les difficultés de mobilité. 65 % des personnes avec un handicap ou une maladie sont, en effet, limitées dans leurs capacités physiques (12 % dans leurs capacités psychiques et 16 % dans d’autres capacités). Cette situation les oblige à renoncer à créer ou entretenir une vie sociale. Ce renoncement peut être temporaire dans la moitié des cas, avec des périodes où la vie sociale reprend.

Une double peine pour les malades ou handicapés isolés

L’étude montre aussi que le handicap et la maladie chronique ont un impact lourd sur les facteurs qui favorisent l’isolement : 73% des personnes en situation de handicap ou malades et étant dans l’isolement ont un niveau de scolarisation inférieur au baccalauréat.

Cela aussi impacte aussi leur vie professionnelle : arrêts de travail prolongés ou répétés, licenciement pour inaptitude, retraite anticipée pour invalidité sont des exemples de frein pour l’emploi des personnes avec un handicap ou une maladie chronique. D’où un isolement plus important : 58 % de ces personnes isolées estiment que leur handicap ou maladie a un impact négatif sur leur vie professionnelle.

En résulte une fragilité économique qui entraîne une réduction des moments de sociabilité : du fait de moyens financiers limités, les personnes handicapées ou malades sortent peu et accueillent rarement des proches à la maison.

Cet isolement forcé est rarement bien vécu : 50% des personnes isolées en situation de handicap ou de maladie chronique se sentent fréquemment seules (contre 41 % des personnes isolées mais n’ayant ni handicap ni maladie). 83% en souffrent.

"L’isolement exacerbe les sentiments négatifs des personnes atteintes d’un handicap ou d’une maladie chronique. Tous les pans de leur quotidien sont touchés. Elles ont une mauvaise estime d’elles-mêmes, ce qui impacte leur vie professionnelle et le lien qu’elles entretiennent avec leur entourage. C’est un cercle vicieux à combattre", décrypte Axelle Davezac, directrice générale de la Fondation de France.

Le sentiment d’être "un poids" pour ses proches

Autre constat émis par l’étude : la peur que ressentent les personnes isolées en situation de handicap ou atteintes d’une maladie d’être considérées comme un "poids" pour leur entourage. 48%, soit près d’une personne sur deux, ressentent cette crainte. Du coup, 51 % limitent leurs relations pour ne pas avoir la sensation d’être un poids pour leur entourage.

Se sentant parfois peu soutenues par leur famille, elles préfèrent compter sur les professionnels de santé en cas de difficultés, ce qui peut être considéré comme une "sociabilité non choisie", note l’étude.

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