Si on dit que l'alcool désinhibe et calme l'anxiété sociale, une nouvelle étude montre que les personnes très timides sont au contraire plus sujettes à l'anxiété lorsqu'elles boivent en quantités importantes. En particulier pendant la période qui suit un épisode alcoolisé, connu sous le nom familier de "gueule de bois". Une sorte de cercle vicieux.
Selon les chercheuses qui ont réalisé l'étude parue dans la revue Personality and Individual Differences, cette anxiété peut s'avérer débilitante en cas de forte consommation d'alcool.
Une étude originale
Beth Marsh, assistante de recherche au Département de psychologie clinique de l'University College London au Royaume-Uni et autrice principale de l'étude suggère que l'anxiété ressentie pendant cette période de gueule de bois pourrait également indiquer si une personne est à risque plus élevé de dépendance à l'alcool.
Pour parvenir à ces résultats, l'équipe de Beth Marsh a étudié le comportement de 97 adultes volontaires divisés en deux groupes. Le premier devait continuer à boire de l'alcool normalement, tandis que le second devait rester sobre. Les chercheurs ont ensuite mesuré le taux d'alcoolémie des participants, une fois que ces derniers ont regagné leur domicile. Ils ont également mesuré le niveau de timidité des participants et évalué leur degré d'anxiété sociale.
La timidité augmente les risques de dépendance
L'étude a révélé que les personnes "très timides" ressentaient une "augmentation significative" de l'anxiété le lendemain de la consommation d'alcool. Les scientifiques ont par ailleurs découvert un lien significatif entre des niveaux élevés d'anxiété lors d'une gueule de bois et les symptômes d'une dépendance à l'alcool, notamment chez les personnes très timides.
"Nous savons que beaucoup de gens boivent pour soulager l'anxiété ressentie dans des situations sociales, mais cette étude suggère que cela pourrait avoir d'autres conséquences que la gueule de bois à long terme", souligne Celia Morgan, professeure de psychopharmacologie à l'Université d'Exeter (Royaume-Uni) et co-autrice de l'étude.
La Pr Morgan estime que le fait d'accepter ses traits de personnalité individuels pourrait prévenir le développement d'une dépendance à l'alcool. "Il s'agit d'accepter d'être timide ou introverti. Cela pourrait aider les gens à s'éloigner de la consommation excessive d'alcool. C'est un trait positif. C'est bien d'être calme", encourage-t-elle.