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Méningite

Vingt enfants soignés après le décès d'un médecin à Bastia : la polémique enfle

Lundi 10 décembre, un pédiatre est mort d’une méningite fulgurante à l'hôpital de Bastia Falconaja, en Corse. La prise en charge des enfants ayant été à son contact fait polémique. 

Vingt enfants soignés après le décès d'un médecin à Bastia : la polémique enfle encrier / istock




Suite à la mort d’un pédiatre atteint d’une méningite, la prise en charge des bébés ayant été à son contact est vivement critiquée. "Le personnel de l'hôpital a été correctement pris en charge. En revanche, je trouve qu'ils ont été très longs à la détente par rapport aux enfants. Les familles ont été appelées en fin d'après-midi, pour aller chercher un traitement en pharmacie et pour un cas, il a fallu s'approvisionner directement à la centrale. Je ne comprends pas que l'on ait laissé sortir de l'établissement, des nouveau-nés sans que leurs parents ne soient informés de la situation. C'est un manquement au droit des patients", s’indigne dans Corse Matin Josette Risterucci, présidente de la conférence régionale de santé. Furieuse, elle n’exclue pas de déposer une plainte contre l'ARS et l'hôpital de Bastia.

Lundi 10 décembre, un pédiatre est mort d’une méningite fulgurante à l'hôpital de Bastia Falconaja, en Corse. "Un cas d’infection invasive à méningocoque de groupe B a été signalé à l’Agence Régionale de Santé de Corse mardi 11 décembre 2018. Le patient, professionnel de santé qui effectuait un remplacement à l’hôpital de Bastia, est malheureusement décédé", indique l’Agence Régionale de santé

L'entourage contacté et traité

Le malheureux médecin faisait souvent des remplacements à l'hôpital de Bastia. Agé d’une quarantaine d’années, il débauchait d'une permanence lorsqu'il a dû être pris en charge aux urgences du CHU. Pour éviter toute contamination, l’ARS a contacté et pris en charge les personnes ayant été en contact prolongé avec lui. "Tous les personnels, les patients et leurs entourages qui ont été en contact proche avec ce praticien ont été identifiés et contactés individuellement pour leur recommander de prendre le traitement prophylactique adapté", peut-on lire dans le communiqué. 

Le directeur du centre hospitalier estime avoir suivi toutes les procédures en vigueur en pareilles circonstances : "nous avons fait ce qu'il fallait concernant le personnel hospitalier qui a été pris en charge dès que nous avons eu la confirmation qu'il s'agissait bien d'un casde méningite. Nous avons établi la liste des patients avec qui le médecin avait été en contact et c'est l'ARS qui a appelé ensuite les familles qui ont toutes reçu un traitement adapté."

Le germe dont était porteur le médecin décédé étant "très fragile", l'agence de santé indique qu'il n'y a pas lieu d'être alarmiste. "Le méningocoque est un germe très fragile qui ne survit pas dans le milieu extérieur. La transmission se fait essentiellement par les sécrétions oro-pharyngées (toux, postillons…) lors de contacts rapprochés et prolongés en face à face avec la personne porteuse de la bactérie", précise-t-on. S’agissant d’un cas solé de méningite à méningocoque de groupe B, il n’y pas de recommandation de vaccination. Aucune autre mesure n’est nécessaire : ni désinfection des locaux, ni éviction scolaire ou professionnelle des sujets ayant côtoyé le patient.

Maux de tête et raideur à la nuque

Le méningocoque se manifeste par de la fièvre, des maux de tête, une raideur à la nuque avec des vomissements et une gêne à la lumière. 546 cas ont été notifiés en France en 2017, responsables de 62 décès. De fait, c’est une infection rare. 

Environ 70% des cas de méningites bactériennes surviennent dans la petite enfance, avant l'âge de 5 ans. L'infection "purpura fulminans" (la forme la plus agressive de la méningite) se déclare dans 30% des cas de méningite à méningocoque. Dans 60% des cas, le patient n'en garde aucune séquelle, mais 20% d'entre eux subissent une surdité, une cécité, une paralysie, ou tombent dans le coma. Pour les 20% restants la méningite est une maladie mortelle, notamment parce que le diagnostic de la méningite est souvent retardé en raison des analyses cérébrales inutiles effectuées avant la ponction lombaire.

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