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Démangeaisons

Gale : un examen clinique plus limité peut suffire

Chez les malades infectés par la gale, l’examen clinique limité aux mains, aux pieds et aux cuisses pourrait suffire, s’ils n’ont pas de démangeaisons ailleurs.

Gale : un examen clinique plus limité peut suffire Melpomenem/istock




La gale est une infection cutanée très contagieuse qui donne des démangeaisons très importantes et quelques lésions de la peau. Elle est causée par un parasite de la peau microscopique Sarcoptes scabiei hominis. Pendant des années, le diagnostic de la gale a reposé sur l’examen clinique complet du corps, une démarche fastidieuse et intrusive.

Des chercheurs de la London School of Hygiene & Tropical Medicine viennent de démontrer que le simple examen des mains, des pieds et du bas des jambes pouvait permettre de détecter plus de 90% des cas de gale, quelle que soit leur gravité. Cette étude est publiée dans PLOS Neglected Tropical Diseases.

Un diagnostic clinique

Le diagnostic de la gale est avant tout clinique. Le médecin va rechercher les signes et les lésions dermatologiques caractéristiques de la maladie. Il n’a le plus souvent pas besoin d’examens complémentaires.

La gale doit être évoquée devant toute démangeaison (prurit) persistante, localisée le plus souvent au niveau des poignets, et plus intense la nuit (« recrudescence nocturne »), surtout en cas de notion d’infection multiple (famille, partenaire sexuel, collectivité). Le diagnostic de la gale des « gens propres » est souvent difficile en raison de la rareté des lésions de la peau et il faut y penser devant un prurit diffus persistant.

Pour certaines formes atypiques où le diagnostic n’est pas facile, il est possible de faire un prélèvement de peau à la recherche de parasite. A l’aide d’une curette, le médecin va gratter les vésicules perlées pour recueillir le maximum de squames possibles. Ces fragments de peaux seront ensuite examinés au microscope par le biologiste afin de visualiser directement le parasite ou ses œufs.

Une analyse de 3 enquêtes

Dans le nouveau travail, Michael Marks de la London School of Hygiene & Tropical Medicine et ses collègues ont analysé les données de trois grandes enquêtes récentes sur la gale en population dans les Îles Salomon et à Fidji. Les examens sur la gale chez les patients examinés incluaient neuf régions du corps. Si les malades signalaient des démangeaisons ailleurs à l'aine, aux fesses ou aux seins, ces zones étaient également examinées.

L’examen de la peau exposée suffit

L’équipe a conclu que l’examen des régions exposées du corps (les mains, les pieds et le bas des jambes) a une sensibilité de détection de la gale de près de 90% par rapport à un examen complet du corps. Des examens plus restrictifs, limités aux mains par exemple, réduisent trop la sensibilité qui est alors de seulement 51,2%.

Cette étude est bien sûr intéressante pour les grandes études de dépistage de la maladie dans les pays en voie de développement, mais elle apporte également des données précieuses pour le diagnostic simplifié de la gale qui peut être appliqué en consultation de ville, car ces 3 zones ne sont déjà pas toujours examinées. Si les malades signalent des démangeaisons ailleurs, l’examen devra bien sûr être étendu.

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