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QUESTION D'ACTU

Chronique de la douleur

C'est prouvé scientifiquement, les hommes sont plus douillets que les femmes

Les hommes sont bel et bien plus sensibles à la douleur que les femmes, notamment parce qu'ils conservent un souvenir plus précis qu'elles de leurs douleurs antérieures. Explications. 

C'est prouvé scientifiquement, les hommes sont plus douillets que les femmes Koldunova_Anna /istock




Si vous l'aviez deviné, en voici la confirmation : les hommes sont plus sensibles à la douleur que les femmes. Une étude menée par des chercheurs canadiens sur des souris puis des humains (41 hommes et 38 femmes âgés de 18 à 40 ans) et publiée dans Current Biologyconfirmé que la douleur est sexuée.

La mémoire définit l'intensité de la douleur 

Pour assoir leur théorie, les chercheurs sont partis du principe que l'un des moteurs de la douleur chronique était le souvenir d'une douleur antérieure. Afin donc d'examiner le rôle que joue la mémoire dans l'intensité de la douleur, ces derniers ont procédé en deux étapes : la première a consisté à appliquer plusieurs fois une source de chaleur au même endroit du corps des rongeurs et des volontaires, dans un laps de temps assez court, pour provoquer une douleur légère.

Lors de la deuxième, les participants ont été munis d'un brassard chauffant et les souris, aspergées de gouttes de vinaigre. Les humains ont ensuite évalué le niveau de douleur sur une échelle de 100 points, tandis que celle-ci a été "évaluée" chez les souris en fonction de la rapidité avec laquelle elles s'éloignaient de la source de chaleur. Les hommes ont estimé que la douleur causée par la chaleur était supérieure à celle du jour précédent et à celle des femmes. En somme, l'équipe de recherche a constaté que les hommes (et les souris mâles) avaient tendance à garder le souvenir précis des expériences douloureuses qu'ils avaient vécues auparavant.

Les hommes sont plus stressés que les femmes face à la douleur

"Nous pensons que les souris et les hommes anticipaient le brassard, ou le vinaigre, et que, pour les hommes, le stress de cette anticipation provoquait une plus grande sensibilité à la douleur", explique l'auteur principal de l'étude Jeffrey Mogil, Professeur au Département de psychologie de McGill et au Centre de recherche sur la douleur Alan Edwards. "Il y avait des raisons de s’attendre à une augmentation de la sensibilité à la douleur le deuxième jour, mais il n’y avait aucune raison de penser que cela serait spécifique aux hommes. Cela a été une surprise totale." Car à l'inverse, les femmes (et les souris femelles) ne semblaient pas stressées par leurs expériences antérieures et n'appréhendaient pas particulièrement la douleur.

Les chercheurs estiment que ces résultats pourraient aider la science à progresser dans l'élaboration de traitements contre la douleur chronique. "Il s'agit d'une découverte importante car de plus en plus de preuves suggèrent que la douleur chronique est un problème dans la mesure où vous vous en souvenez (...). Si la douleur mémorisée est l'un des moteurs de la douleur chronique et que nous comprenons comment cela fonctionne, nous pourrons peut-être aider certaines personnes malades en traitant directement les mécanismes mémoriels", conclut le Pr Mogil.

12 millions de Français souffrent d'une douleur chronique

Le 17 octobre 2017, des spécialistes réunis au sein de la Société française d'étude et de traitement de la douleur (SFETD) ont publié Le Livre blanc de la douleur, dans lequel ils indiquaient qu'"au moins 12 millions de Français souffrent de douleurs chroniques". On parle ici de migraines, de douleurs gériatriques, digestives, psychiatriques, ostéoarticulaires, neurophatiques, post-opératoire, orofaciales, liées au cancer, au travail, à l'âge ou encore, à des troubles psychiques.

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