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QUESTION D'ACTU

Réseaux sociaux & santé mentale

Facebook, Snapchat, Instagram... : leur utilisation n'engendrerait pas de dépression

Plusieurs travaux se sont penchés sur les effets néfastes qu’ont les réseaux sociaux sur la santé mentale, en particulier sur celle des jeunes. Il semblerait pourtant que leur impact ne soit pas si nocif que ça.

Facebook, Snapchat, Instagram... : leur utilisation n'engendrerait pas de dépression AntonioGuillem/iStock




De Facebook à Instagram, en passant par Snapchat et Twitter, nous passons tous de plus en plus de temps connectés aux réseaux sociaux, à scruter les photos des autres, à envier leur style de vie et leur apparence physique. Une addiction loin d’être inoffensive.

De nombreux travaux universitaires ont en effet analysé les conséquences de notre appétence pour les réseaux sociaux. Tous en ont conclu que leur usage développait le sentiment de solitude, une faible estime de soi et augmentait le risque de dépression, en particulier chez les adolescents.

Une vaste étude longitudinale menée auprès d’ados et d'étudiants

Une nouvelle étude, menée par des chercheurs de l’Université Brock au Canada et publiée dans la revue Clinical Psychological Science tend aujourd’hui à montrer le contraire. Ses auteurs ont étudié des données longitudinales provenant d’adolescents et de jeunes adultes et en ont conclu que l’utilisation des réseaux sociaux ne causait pas de symptômes dépressifs. Cependant, les résultats montrent que des symptômes dépressifs relativement plus élevés prédisaient une utilisation ultérieure des médias sociaux chez les adolescentes.

"Il faut suivre les mêmes personnes au fil du temps pour conclure que l'utilisation des médias sociaux prédit des symptômes dépressifs plus importants", explique Taylor Heffer, l’auteur principal de l’étude. "En utilisant deux grands échantillons longitudinaux, nous avons pu tester empiriquement cette hypothèse."

À compter de 2017, les chercheurs ont mené une fois par an, et pendant deux ans, une enquête auprès d’élèves de 6e, 7e et 8e année (les équivalents des classes de 6e, 5e et 4e en France) en Ontario, au Canada. Ils ont également mené des sondages annuels auprès des étudiants de premier cycle, à partir de leur première année d'université, sur une période de six ans.

Pour mesurer les symptômes dépressifs, les chercheurs ont utilisé l'échelle de dépression du Center for Epidemiological Studies pour les jeunes adultes et une version adaptée à leur âge de la même échelle pour les adolescents. Tous les participants ont répondu à des questions sur le nombre moyen d'heures qu'ils consacrent quotidiennement aux médias sociaux. Leur utilisation des autres écrans comme la télévision, ainsi que de leurs autres activités (devoirs, sport…) ont aussi été prise en compte.

La dépression n’est pas liée à l’usage des réseaux sociaux

En analysant les résultats, les chercheurs ont constaté que l'utilisation des médias sociaux ne permettait pas de prédire les symptômes dépressifs ultérieurs chez les adolescents ou les étudiants de premier cycle universitaire. Ils ont cependant remarqué que l'aggravation des symptômes dépressifs prédisait une utilisation accrue des médias sociaux au fil du temps, mais seulement chez les adolescentes.

"Cette constatation contraste avec l'idée que les gens qui utilisent beaucoup de médias sociaux deviennent plus déprimés avec le temps. Au lieu de cela, les adolescentes qui se sentent déprimées peuvent se tourner vers les médias sociaux pour essayer de se sentir mieux ", analyse Taylor Heffer, qui estime aussi que les craintes entourant l’utilisation des médias sociaux chez les adolescents est sans doute trop hâtive. "Lorsque les parents lisent des articles ayant pour titre la ‘Dépression Facebook’, ils présument que l'utilisation des médias sociaux mène à la dépression", regrette-t-il.

Selon les chercheurs, évaluer si les craintes des répercussions des médias sociaux sont fondées doit impérativement se faire via des études longitudinales prospectives : ce sont elles qui permettent d’examiner que c’est l’utilisation des réseaux sociaux qui prédit les symptômes dépressifs, et non l’inverse. Il faut aussi tenir compte des différences individuelles de personnalité et de bien-être mental. "Il existe différents groupes de personnes qui utilisent les médias sociaux pour différentes raisons. Certains utilisent les réseaux sociaux pour faire des comparaisons sociales et s’y réfugient lorsqu'ils sont déprimés. Pour d’autre, l’utilisation des réseaux sociaux a des raisons plus positives, comme rester en contact avec ses amis", estiment les auteurs de l’étude.

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