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QUESTION D'ACTU

Suspicion de cancer

Prothèses mammaires : l’ANSM interdit 95 modèles macro-texturés

La France a décidé d’interdire 95 modèles de prothèses mammaires en silicone macro-texturé et en polyuréthane, commercialisés par 6 marques.

Prothèses mammaires : l’ANSM interdit 95 modèles macro-texturés orodenkoff/iStock




Ce sont les prothèses qui connaissent le plus de succès auprès des patientes. Pourtant près de 95 modèles dits "macro-texturés", c’est-à-dire au toucher rugueux, et à l’enveloppe en polyuréthane, seront bientôt interdites en France. C’est ce qu’a décidé l’Agence nationale des produits de santé (ANSM). Dans un courrier dévoilé mercredi 3 avril par Le Monde et la cellule investigations de Radio France, l’agence sanitaire explique avoir pris cette décision "au vu du danger rare mais grave que leur implantation est susceptible de constituer".

Courrier de l'ANSM anno... by on Scribd

56 cas de lymphomes depuis 2011

En cause, selon l’ANSM : la suspicion du risque que font peser ces implants mammaires sur le risque de développement de lymphome anaplasique à grandes cellules (LAGC), un cancer rare mais agressif affectant les ganglions lymphatiques et les organes.

Depuis 2011 en France, 56 cas de lymphome anaplasique à grandes cellules ont en effet été associés aux implants mammaires macro-texturés. Parmi ces 56 patientes, cinq sont décédées, dont trois en lien avec une progression du LAGC-AIM. Pour les deux autres patientes, l’imputabilité reste incertaine. La moyenne d’âge des patientes au moment du diagnostic était de 58,4 ans (minimum : 29 ans ; maximum : 83 ans). La durée moyenne d’implantation entre la dernière prothèse mammaire implantée et le diagnostic du LAGC est de 7 ans, avec un minimum de 3 mois et un maximum de 25 ans d’implantation sur la dernière prothèse mammaire.

95 références interdites

Déjà le 25 mars dernier, l’ANSM avait rendu public un "projet de décision" qui laissait entendre à une interdiction de ces prothèses mammaires. Outre les prothèses macro-texturées Biocell du fabricant américain Allergan – retirées du marché français suite au scandale des Implant files, six autres industriels sont frappés de cette interdiction. Il s’agit de 95 références commercialisées par les marques Arion, Sebbin, Nagor, Eurosilicone, ainsi que Polytech, qui commercialise aussi des prothèses à enveloppe en polyuréthane.   

Cette interdiction va même au-delà des recommandations du comité d’expert réuni par l’ANSM. Les 7 et 8 février derniers, celui-ci a été chargé d’auditionner des patientes, des professionnels de santé et autres acteurs concernés pour bénéficier d’un éclairage global sur l’utilisation de ces implants. Il s’était simplement prononcé pour l'interdiction des prothèses Biocell d’Allergan, principal modèle mis en cause dans la survenue de LAGC.

L’ANSM n’a en revanche pas décidé d’interdire l’ensemble des implants texturés commercialisés en France, mais recommande de "maintenir, à titre conservatoire, une surveillance renforcée des autres implants mammaires à enveloppe texturée, ainsi que des autres implants mammaires en polyuréthane". On estime que 500 000 femmes sont aujourd’hui porteuses de prothèses mammaires en France. Les implants mammaires texturés représentent près de 85 % du marché français. Pour répondre aux questions de femmes porteuses de ces prothèses, un numéro vert a été mis à disposition : 0800 71 02 35.

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