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Certains anti-vaccins refusent de faire vacciner leurs animaux de compagnie

En refusant de faire vacciner leurs animaux, certains détracteurs des vaccins exposent non seulement leurs animaux à des maladies potentiellement mortelles, mais font aussi courir le risque d’une transmission aux humains.

Certains anti-vaccins refusent de faire vacciner leurs animaux de compagnie nortonrsx/iStock




"Ce vaccin va-t-il rendre mon chien autiste ?" Voici l’une des questions qu’a un jour entendu dans son cabinet Sam Novak. Vétérinaire à Sydney, en Australie, il est de plus en plus régulièrement confronté au poids du phénomène anti-vaccin ou "anti-vax", qui désormais, s’étend aussi aux animaux de compagnie.

Tel est aujourd’hui le constat qu’il fait dans un article publié dans The Guardian et repéré par Slate.fr. Alors que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) vient de classer le mouvement anti-vaccin comme l’une des plus grandes menaces pour la santé de l’humanité, la défiance à l’égard de la vaccination a pris des proportions inégalées.

Selon Sam Novak, il s’étend désormais aux détenteurs d’animaux de compagnie qui, par peur des vaccins, font courir à leurs fidèles compagnons le risque d’attraper et de transmettre des maladies potentiellement mortelles. "C'est en fait ridicule. Je veux dire qu'on entend des bavardages au fil des ans, mais ces dernières semaines, c'est vraiment, vraiment en train de s'intensifier", analyse-t-il pour The Guardian Australia. "La plupart du temps, les gens vont bien, ils ne s'y opposent pas fermement une fois qu'on leur a parlé des données scientifiques et des statistiques [mais] nous avons vu des gens sortir dans l'hystérie en disant qu'il est absolument impossible que leur chien soit [vacciné] car ils croient que cela cause des maladies auto-immunes ou, en particulier, de l'autisme".

L’autisme n’existe pas chez les animaux

Pourtant, rappelle The Guardian, aucune étude fiable n’a jusqu’ici établi de lien entre la vaccination et le trouble du spectre autistique. Et la seule jamais établie sur le sujet a maintes fois été discréditée, et son auteur radié à vie de l’Ordre britannique des médecins.

D’ailleurs, l’autisme n’existe pas chez les chiens ou les chats, rappelle Sam Novak, qui insiste toutefois sur les risques inconsidérés que font peser les personnes refusant la vaccination sur leurs animaux de compagnie. Car s’il n’y a pas de risque qu’ils deviennent autistes, il est toutefois possible qu’ils contractent une maladie mortelle comme le parvovirus canin. "Ils condamnent à mort leur chien par l’un des virus les plus choquants et les plus horribles que vous puissiez imaginer", constate le vétérinaire. "Si une maladie aussi contagieuse, aussi horrible et entraînant un taux de mortalité aussi élevé que le parvovirus existait chez l'homme, cette conversation serait si différente."

Des risques inconsidérés pour les animaux et les humains

L’autre maladie qui fait son grand retour sous l’influence du mouvement anti-vaccins est le virus Hendra, une infection rare qui s’attaque aux chevaux et qui est transmissible aux humains, pour qui il n’existe aucun traitement.

L’an dernier, des propriétaires de chevaux de Nouvelle-Galles du Sud et du Queensland ont intenté un recours collectif contre le laboratoire pharmaceutique responsable de la mise au point du vaccin contre Hendra, affirmant qu’ils n’avaient pas averti de manière adéquate les éventuels effets indésirables. Mais pour Paula Parker, présidente de l'Association des vétérinaires australiennes, une grande partie de l'opposition au virus est basée sur des arguments de "mauvaise foi". "C'est déchirant pour nous, car c'est un vaccin incroyable pour une maladie qui met la vie en péril chez l'homme et le cheval", regrette-t-elle.

Pour elle, cette réticence de plus en plus importante des propriétaires d’animaux à faire faire vacciner leurs bêtes est à mettre en lien avec le marché florissant des médecines alternatives comme l’acupuncture et l’homéopathie. "La plupart d'entre elles ne causent pas de préjudice, elles ne sont tout simplement pas efficaces. Mais le plus gros souci est qu’en recherchant ce type de soins, les propriétaires d'animaux domestiques retardent le diagnostic et le traitement requis."

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