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Allergie aux pollens : et si vous optiez pour la désensibilisation ?

Les pollens font leur grand retour avec les beaux jours. Qu'est-ce que la désensibilisation et pourquoi est-elle efficace en cas d'allergie ?

Allergie aux pollens : et si vous optiez pour la désensibilisation ? Alkimson /istock




"Les pollens de bouleau continueront de gêner les allergiques durant ces prochains jours ensoleillés avec un risque de niveau élevé à très élevé en Ile de France, dans la région Centre, dans la région Bourgogne-Franche-Comté et dans la région Grand-Est du côté de Reims et Nancy", indique le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) dans son bulletin du 19 avril. La Marne, la Meurthe-et-Moselle, le Val-de-Marne et les Hauts-de-Seine sont en alerte rouge. Sur le reste de la France, le risque sera de niveau très faible à moyen. "Les personnes allergiques au pollen de bouleau doivent rester sur leurs gardes et suivre les traitements prescrits par les médecins". C'est-à-dire, se faire désensibiliser.

En quoi consiste la désensibilisation ?

Principalement à exposer progressivement l’organisme à l’allergène afin que le système immunitaire arrive à le tolérer. Pour commencer, l'allergologue réalise des tests cutanés sur les patients avec différents allergènes pour déterminer l'origine de l'allergie (pollens de bouleau, de graminées, poils de chat, de chien...). Ces tests peuvent s'accompagner d'une éventuelle prise de sang et d'une consultation chez un pneumologue. Après avoir reçu les résultats des examens, le médecin décide si un patient est "éligible" à la désensibilisation. Si c'est le cas, le patient peut alors injecter progressivement l'allergène dans son organisme en avalant des comprimés ou des gouttes. L'efficacité est la même pour les deux procédés. S'il s'agit d'une allergie sévère, le traitement se fait par injections chez le médecin ou à l'hôpital.

Il est recommandé de se faire désensibiliser 3 à 4 mois avant le début de la saison pollinique et de prendre ce traitement pendant au moins 4 mois, puisque les doses d'allergène introduites dans l'organisme seront de plus en plus importantes au cours des mois. Il est également essentiel de préciser que la désensibilisation est possible dès l'âge de 5 ans, mais qu'elle ne fonctionne pas si les allergènes sont alimentaires, multiples ou en cas de maladies auto-immunes ou de cancers. Globalement, la désensibilisation permet de réduire considérablement les symptômes de l'allergie comme la fatigue, le rhume, les maux de tête ou encore les crises d'asthme. 

Un vrai enjeu de santé publique

Les allergies constituent aujourd’hui un vrai enjeu de santé publique, directement lié aux modifications de l'environnement et à l’évolution des modes de vie. L’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) estime que "25 à 30% de la population est allergique". Un chiffre qui devrait atteindre 50% d'ici 2050 selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). En France, 15 à 20 % des personnes âgées de 15 à 70 ans sont affectées.

"Réduire le remboursement des traitements de désensibilisation, c’est réduire le nombre de patients qui pourront se soigner et prendre le risque de voir s’aggraver la pathologie", alertent les allergologues. Selon eux, cela reviendrait à nier le poids que représentent les allergies sur la vie quotidienne : fatigue, absentéisme à l’école, baisse de productivité au travail, etc.  

A quoi sont dues les allergies aux pollens ?

Mais qu’est-ce qui est à l’origine des allergies aux pollens ? Des chercheurs autrichiens expliquaient ce phénomène dans le Journal of Biological Chemistry en 2014Ces derniers avaient recréé l’allergène présent dans le pollen de bouleau en laboratoire : la protéine Bet v 1 (Betula verrucosa). Elle rend le système immunitaire hypersensible et entraîne la formation d’anticorps pathogènes chez 95% des personnes allergiques. Les chercheurs ont découvert que ce sont les "poches" moléculaires de la protéine Bet v 1 qui déterminent si oui ou non le pollen sera allergène.

Plus précisément, la Bet v 1 peut se lier fermement au fer grâce aux poches moléculaires. Si ces poches restent vides, le pollen se transforme en allergène car il manipule les cellules immunitaires Th3 pour les faire réagir. Les scientifique notent chez les personnes allergiques, un déséquilibre entre les cellules Th3 – qui défendent le corps des allergies et parasites – et les cellules Th1 – qui réagissent aux infections bactériennes. 

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