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Mauvaise surprise

MST : elle se rend à l'hôpital pour des boutons, on lui diagnostique la gonorrhée

Aux Etats-Unis, une jeune femme se rendant à l'hôpital pour une éruption cutanée s'est vue diagnostiquer la gonorrhée, une infection sexuellement transmissible très courante. Son cas est loin d'être isolé. 

MST : elle se rend à l'hôpital pour des boutons, on lui diagnostique la gonorrhée Anetlanda/iStock




Voilà une histoire malheureusement loin d’être rare. Au Texas (Etats-Unis), une jeune femme se rendant à l’hôpital pour des boutons avait en fait la gonorrhée (autrement connue sous le nom de gonoccie ou blennoragie), rapporte le New England Journal of Medecine. Cette infection sexuellement transmissible est la deuxième plus courante après les chlamydias et touche chaque année 78 millions de personnes à travers le monde.

Effrayée par l’apparition brutale d’une éruption cutanée sur son corps, une jeune femme de 20 ans se rend aux urgences de l'École médicale du Sud-Ouest de l'université du Texas (Etats-Unis). Des rougeurs et des irritations affectent plusieurs parties de son corps et la patiente souffre de fièvre et de douleurs musculaires au niveau des chevilles, raconte les médecins qui l’ont rencontrée. Ces derniers remarquent également des papules érythémateuses (sortes d’ampoules) au niveau des poignets, des doigts, du torse, du cuir chevelu et sur les chevilles de leur patiente.

Ils lui demandent de faire quelques mouvements et réalisent qu’elle souffre de ténosynovite (tendinite inflammatoire). Enfin, interrogée sur sa vie sexuelle, la jeune femme confie avoir eu un rapport non protégé avec un nouveau partenaire deux semaines avant l’apparition des symptômes. Pour les médecins, il reste peu de place au doute. Ils évoquent ainsi une "forte suspicion d'infection gonococcique disséminée" dans leur article.

Une bactérie de plus en plus résistante aux antibiotiques

Sans surprise, l'hémoculture (examen bactériologique qui consiste à rechercher la présence de germes dans le sang) confirme leur diagnostic : la jeune femme est atteinte d’une gonorrhée due à la bactérie Neisseria gonorrhoeaeLes deux spécialistes lui prescrivent alors des antibiotiques. Trois mois plus tard, "elle va bien et n’a pas connu de récurrence de lésions cutanées ni de douleurs articulaires", précise le rapport.

Mais si les antibiotiques sont encore efficaces dans la plupart des cas, la gonorrhée leur résiste de mieux en mieux. En mai dernier, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) a ainsi annoncé que les cas de gonorrhée "ultra-résistante" étaient en grande augmentation. D’après l’OMS, des souches résistantes à la ceftriaxone (antibiotique de dernier recours) ont déjà été identifiées dans plus de 50 pays. Originaires d’Asie de l’est, les souches résistantes se sont disséminées récemment, principalement à cause du tourisme sexuel.

C’est pourquoi, des chercheurs de l'Oregon State University (Etats-Unis) sont en train de travailler sur un vaccin contre cette MST. "La bactérie responsable de la gonorrhée est particulièrement intelligente. En effet, à chaque fois que nous utilisons une nouvelle classe d’antibiotiques pour traiter l’infection, la bactérie évolue pour y résister", ont-ils récemment expliqué à la presse.

De nombreuses MST s’attrapent hors pénétration

En attendant que ce vaccin voit le jour, le seul moyen de se protéger contre la gonorrhée reste donc le préservatif. Rappelons toutefois que celui-ci n’est pourtant pas à 100% infaillible. Car la plupart des gens ne l’utilisent que lors de la pénétration mais malheureusement un simple contact de muqueuses, une fellation, un cunnilingus ou un annulingus suffisent à entraîner la propagation de nombreuses maladies sexuellement transmissibles. Outre la gonorrhée, ces contacts peuvent provoquer la chlamydia, la syphilis, le papillomavirus, l’herpès génital, la trichomonase ou encore les hépatites C et D. Ces dernières peuvent également s’attraper par le sang. Le partage de seringue ou de matériel de drogue est donc également un facteur de risque.  

Ces maladies ayant tendance à se manifester différemment selon la personne infectée, les patients changeant souvent de partenaires doivent se faire dépister régulièrement. Dans le cas de la gonorrhée, le malade aura tendance à souffrir de fièvre, de brûlures lors de la miction, de douleurs dans la zone pelvienne ou encore à apercevoir un écoulement jaune verdâtre par son vagin, sa verge ou son anus, entre deux à sept jours après la contamination. Il arrive également, comme ce fut le cas pour cette jeune Texane, que le patient souffre d’une éruption cutanée. Non traitée, la gonorrhée peut entraîner des inflammations des testicules, de la prostate, des abcès des trompes ou des ovaires, des grossesses extra-utérines et même l’infertilité.

 

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