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Intelligence artificielle : un outil capable d’évaluer la toxicité des substances chimiques

Des chercheurs de l’Inserm ont développé un système capable d’identifier les effets toxiques du bisphénol S. Le composé chimique augmenterait les risques d’obésité. 

Intelligence artificielle : un outil capable d’évaluer la toxicité des substances chimiques metamorworks/iStock




L’intelligence artificielle s’impose comme l’alliée des chercheurs. Une étude menée par des scientifiques de l’Inserm et publiée dans Environmental Health Perspectives vient le confirmer. L’équipe, dirigée par Karine Audouze, a mis au point un outil informatique capable d’identifier les effets toxiques du bisphénol S. Ce substitut du bisphénol A, désormais interdit, favorise l’obésité. 

La compilation de données scientifiques 

Karine Audouze et son équipe de l’unité Inserm UMR-S1124 (pour Toxicité Environnementale, Cibles thérapeutiques, Signalisation Cellulaire et Biomarqueurs) ont mis au point le programme informatique AOP-helpFinder. Ce dernier est capable de déterminer la toxicité des produits en compilant les données présentes dans la littérature scientifique. L’outil recense les occurrences des termes dans les textes scientifiques : ceux qui désignent des substances chimiques et ceux qui désignent des pathologies. Il est ensuite capable d’analyser les relations entre les différents termes. "Au-delà d’une lecture rapide, le système permet une véritable analyse de texte automatisée", explique la scientifique dans un communiqué. Selon le positionnement du terme, AOP-helpFinder détermine la force du lien. Par exemple, si les deux mots sont situés à la fin d’un texte, le "poids" attribué par l’intelligence artificielle au lien est plus important, car il est probable qu’il s’agisse de la conclusion. À l'inverse, lorsque les deux mots sont en début de texte, il est plus plausible qu'il s'agisse d'hypothèses, et que le lien soit faible. 

Le test du bisphénol S

Le bisphénol S a été utilisé comme outil de validation du programme informatique par les chercheurs. Ils ont intégré à l’intelligence artificielle toutes les appellations et synonymes possibles de la substance. Ensuite, des articles scientifiques ont été présentés au logiciel. "L’objectif, précise Karine Audouze, était d’établir des liens entre les termes représentant la substance chimique et ceux correspondant aux processus pathologiques." Les résultats indiquent une corrélation entre le bisphénol S et le risque d’obésité. Les chercheurs ont testé manuellement ces conclusions et les ont confirmées : le bisphénol S accentue le risque de formation d’adipocytes, les cellules qui stockent les graisses.  

"(Le programme) n’apporte pas, en tant que tel, de preuve de toxicité, conclut la scientifique, mais sert à intégrer rapidement un grand nombre d’informations et à hiérarchiser les effets néfastes les plus probables, permettant ainsi de concevoir les études biologiques et épidémiologiques les plus pertinentes". L’étude va maintenant se poursuivre, les chercheurs veulent créer une seconde version de l’outil capable d’analyser non plus une seule substance mais un ensemble de composés.   

De multiples utilisations

Les applications de l’intelligence artificielle dans le domaine de la santé sont infinies. En janvier 2019, des chercheurs ont réussi à créer un outil capable de détecter les premiers symptômes de la maladie d’Alzheimer. En Grande-Bretagne, une autre équipe de recherche est parvenue à utiliser l’intelligence artificielle pour prédire les décès prématurés. 

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