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Rougeole : Andrew Wakefield, celui qui a fait croire au monde qu'il existait un lien entre vaccin et autisme

Le chercheur Andrew Wakefield a établi un lien entre le vaccin contre la rougeole et l'autisme en 1998 en étudiant seulement 12 enfants. Une fraude scientifique avérée à des fins financières, mais qui continue de semer le doute chez les anti-vaccins. 

Rougeole : Andrew Wakefield, celui qui a fait croire au monde qu'il existait un lien entre vaccin et autisme Pitiphat Kanjanamukda /ISTOCK




Partout dans le monde, les cas de rougeole se multiplient, notamment à cause de la défiance envers les vaccins. La faute à un ancien chirurgien britannique et chercheur médical du nom d'Andrew Wakefield, qui en 1998, a publié une étude portant sur 12 enfants (seulement) dans la prestigieuse revue The Lancet, attestant d'un lien de cause à effet entre le vaccin rougeole-oreillons-rubéoles (ROR) et ce qu'il a appelé "l'entérocolite autistique". Comprenez : l'autisme. 

Une fraude scientifique avérée

A l'époque, des journalistes sont convoqués à une conférence de presse nationale urgente dans l'enceinte de l'hôpital Royal Free de Londres. Tous s'attendent à un scoop. Devant les caméras de télévision, cinq médecins, dont Andrew Wakefield, annoncent avoir découvert un lien entre le vaccin ROR et un trouble intestinal, ainsi que l'apparition d'une forme grave de comportement régressif. Quatre ans après cette publication, aucun autre chercheur n'était en mesure de confirmer ces résultats. La fraude scientifique est avérée, la plupart des co-auteurs de l'étude se rétractent et ne soutiennent plus Andrew Wakefield. 

Le 28 janvier 2010, un tribunal du British General Medical Council (GMC) prouve la véracité de plus d'une trentaine des inculpations contre lui, parmi lesquelles quatre inculpations pour "malhonnêteté" et douze pour abus contre enfants victimes de troubles du développement. Des documents médicaux confidentiels et des entretiens avec des témoins ont permis d'établir qu'Andrew Wakefield avait manipulé les données des patients, pour créer l'idée d'un lien entre le vaccin et l'autisme. Le tribunal a donc jugé que le médecin avait "failli à son devoir de consultant responsable" et agi "malhonnêtement et de manière non responsable" contre l'intérêt de ses patients. Les circonstances ont poussé la revue médicale The Lancet a publié une rétractation.

Le juteux marché des anti-vaccins

Des conflits d'intérêts d'ordre financier non divulgués par le chercheur sont finalement révélés par le journal Sunday Times en janvier 2011 : Wakefield prévoyait en effet de créer une entreprise s'appuyant sur une campagne de propagande anti-vaccins, qui aurait pu rapporter plus de 32 millions d'euros.

Le médecin, en exil aux Etats-Unis où il est très proche des milieux ultra-conservateurs, continue tout de même ses recherches de son côté, même si de nombreuses études épidémiologiques ont maintes fois démontré l'absence de lien entre les vaccins et l'autisme. En mars dernier, la plus grande étude jamais menée sur le sujet (puisqu'elle a été réalisée auprès de 657 461 enfants nés au Danemark de 1999 à 2000 et suivis jusqu'en août 2013) a conclu qu'il n’existe toujours aucun lien entre vaccin et autisme, y compris chez les enfants.

Et l'aluminium dans les vaccins ?

Les anti-vaccins redoutent également que l'aluminium contenu dans les vaccins puisse engendrer l'autisme. Mais l'étude établissant ce lien a également été retirée après que les scientifiques ont remarqué que les images avaient été manipulées. L'un des coauteurs a affirmé que les chiffres dans le document avaient été délibérément modifiés avant la publication.

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