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Précaution

Incendie de Notre-Dame de Paris : du plomb détecté dans le sang d'un enfant

Une pollution de plomb s'est étendue aux abords de Notre-Dame de Paris depuis l'incendie de la cathédrale. Des traces supérieures au seuil de déclaration réglementaire ont été détectées dans le sang d'un enfant. Explications et mesures de précaution.

Incendie de Notre-Dame de Paris : du plomb détecté dans le sang d'un enfant Razvan /istock




L’incendie de Notre-Dame de Paris est à l’origine d’une pollution au plomb aux abords de la cathédrale : près de 500 tonnes issues de la flèche et de la toiture de la cathédrale se sont échappées dans l'air. Les habitants du quartier son particulièrement exposés. Des traces de plombs supérieures au seuil de déclaration réglementaire ont été détectées dans le sang d'un enfant. L'Agence régionale de santé (ARS) d'Île-de-France a donc ouvert une enquête environnementale.

Une "plombémie de surveillance"

"Les prélèvements effectués par le Laboratoire central de la préfecture de police (LCPP) à partir du 17 avril ont montré qu’il n’y avait pas de risque associé à la qualité de l’air mais que des valeurs hétérogènes, pour certaines élevées, étaient constatées dans les sols à proximité et dans certains locaux administratifs", écrit l'ARS dans un communiquéMême si les sols concernés ont été interdits d’accès au public et que la dépollution devrait bientôt commencer, elle invite les femmes enceintes et "les familles ayant des enfants de moins de sept ans et les femmes enceintes vivant sur l’Île de la Cité à effectuer une plombémie (mesure de la concentration présente dans le sang, NDLR) de surveillance" par précaution.

Des prélèvements ont été réalisés dans les logements situés à proximité de la cathédrale afin de vérifier que le nettoyage avait été correctement effectué. "Les premiers prélèvements dans les logements montrent que les poussières ne présentent, d’une façon générale, pas de teneurs élevées en plomb même si ponctuellement des poussières contaminées au plomb ont été retrouvées dans certains logements". Une analyse complémentaire est en cours et les familles seront bientôt contactées à tour de rôle.

Quelques mesures de précaution

En attendant, l'ARS rappelle quelques conseils pour prévenir d’éventuelles réintroductions de poussières dans les logements :

- Nettoyer souvent le sol des pièces et des balcons ou terrasses, les rebords de fenêtres avec une serpillière humide, ne pas utiliser de balai ou d’aspirateur, sauf s’ils sont équipés de filtre THE (Très Haute Efficacité) ou HEPA (High Efficiency Particulate Air);

- limiter l’introduction de poussières dans les logements en retirant à l’entrée les chaussures utilisées à l’extérieur; 

- se laver régulièrement les mains (particulièrement avant les repas ou après un contact avec le sol), garder les ongles courts et ne pas se les ronger;

- laver fréquemment les jouets des enfants et autres objets qu’ils sont susceptibles de porter à la bouche.

L'impact du plomb sur la santé

Le taux de plombémie détecté chez l'enfant concerné "impose de s’assurer que les facteurs d’exposition ont bien disparu et de suivre régulièrement (sa) santé", mais "il n’implique pas de prise en charge thérapeutique particulière", assure l'ARS. Si les autorités sanitaires se montrent aussi rigoureuses, c'est que chez les jeunes enfants, l’effet le plus préoccupant d’une intoxication au plomb est la diminution des performances cognitives et sensorimotrices.

Une étude publiée en janvier dernier démontrait en effet que l’accumulation de plomb dans l’organisme pendant l’enfance exposerait à un risque accru de maladie mentale à l’âge adulte, et serait aussi liée à un quotient intellectuel plus bas. D'autres travaux ont également prouvé qu'un taux élevé de plomb dans l'organisme augmentait les risques de développer une hypertension résistante aux médicaments.

Toxique pour l’organisme, même à faible concentration, le plomb "augmente les risques de maladie rénale chronique et d’hypertension artérielle, altère la qualité du sperme et diminue la fertilité masculine", précise l'InsermPendant la grossesse, il "peut être incorporé par voie digestive, respiratoire ou sanguine entre la mère et le fœtus. Il se distribue ensuite dans le sang, les tissus mous, et surtout dans le squelette (à 94%) où il s’accumule progressivement et reste stocké très longtemps".

Donc si vous avez des doutes, n'hésitez pas. Une consultation de dépistage sera mise en place sur rendez-vous au Centre de diagnostic et de thérapeutique de l’Hôtel Dieu à partir de ce mardi 4 juin. Les prises de rendez-vous s’effectuent sur place entre 8 h 00 et 18 h 30, ou par téléphone au 01 42 34 82 10 entre 8 h 30 et 16 h 30.

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