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QUESTION D'ACTU

Décision de justice

L'anesthésiste de Besançon reste en liberté sous contrôle judiciaire

La cour d’appel de Besançon a ordonné le maintien en liberté sous contrôle judiciaire de l’anesthésiste Frédéric Péchier, mis en examen pour 24 empoisonnements de patients, dont neuf mortels.

L'anesthésiste de Besançon reste en liberté sous contrôle judiciaire YAVDAT / ISTOCK




Le 12 juin, la cour d’appel de Besançon s'est prononcée en faveur du maintien en liberté sous contrôle judiciaire de l’anesthésiste Frédéric Péchier, mis en examen pour 24 cas d’empoisonnement aggravés dont neuf mortels, mais soupçonné d’être impliqué dans une "cinquantaine de cas" au total.

"C’était ce que nous sollicitions, c’était ce que nous espérions, c’était dans notre esprit ce que l’équité" et "le droit et la procédure pénale française commandaient", s’est réjoui l'un de ses avocats Me Le Borgne. Selon lui, cette décision "tient compte du fait que ce dossier complexe mérite des investigations longues, et qu'aucune culpabilité n'est établie, loin de là."

Frédéric Péchier demeure donc libre à l’issue de quatre heures de débats et un heure de délibéré, comme il l'est depuis sa mise en examen en 2017, alors que les avocats de la partie civile avaient plaidé en faveur de son placement en détention. Mais la décision des juges ne portait pas sur sa culpabilité. Ces derniers ont estimé que son maintien en liberté ne pouvait entraver l’enquête en cours, troubler l'ordre public ou encore faire peser des pressions sur ses victimes présumées. "On a eu un juge des libertés et de la détention courageux" et "une chambre de l'instruction très juridique", a félicité Me Randall Schwerdorffer, autre avocat du médecin. "Nous vous le disons avec force, le Dr Péchier est présumé innocent (...), c'est un dossier en l'état sans preuves, il y a encore beaucoup d'actes d'investigation à accomplir".

Une "personnalité complexe, organisée sur un mode pervers"

Le médecin est soupçonné d’avoir "pollué des poches de soluté de réhydratation ou des poches de paracétamol avec des anesthésiques locaux ou du potassium" de patients âgés de 4 à 80 ans, alors qu'ils étaient opérés entre 2008 et 2016. Déjà mis en examen en 2017 pour 7 cas d'empoisonnement de patients, dont deux mortels, il fait aujourd’hui l’objet d’une nouvelle enquête pour 17 nouveaux cas, mais une cinquantaine de signalements "d’événements indésirables graves" (EIG) qui se sont déroulés dans des cliniques où l’anesthésiste exerçait ont été faits. 

"Il s’agit d’événements inattendus au regard de l’état de santé et de la pathologie de la personne et dont les conséquences sont le décès, la mise en jeu du pronostic vital, la survenue probable d’un déficit fonctionnel permanent y compris une anomalie ou une malformation congénitale", précise la Haute Autorité de Santé.

Une expertise psychocriminologique menée à la demande du juge d’instruction et longue de 44 pages, décrit le Dr Péchier comme une "personnalité complexe, organisée sur un mode pervers, avec une composante narcissique". Frédéric Péchier clame toujours son innocence. "Pourquoi je ferais un truc pareil ? Sous prétexte de l’adrénaline, (...) je m’amuserais à injecter des produits toxiques à des personnes, pour ensuite aller les réanimer ? C’est complètement aberrant", s’était indigné le médecin dans un entretien donné en mars 2017 à L’Est Républicain

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