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Ayahuasca

Notre cerveau fabriquerait naturellement une molécule hallucinogène

Des chercheurs américains ont découvert la présence naturelle de DMT dans le cerveau, une molécule hallucinogène surtout connue en Amérique du sud.

Notre cerveau fabriquerait naturellement une molécule hallucinogène fergregory / istock




Amateur de sensations fortes, vous avez peut-être déjà entendu parler de l’Ayahuasca, une "potion" aux effets hallucinogènes, préparée traditionnellement par les populations autochtones d’Amérique du sud. Des personnes qui ont participé à des "retraites d’Ayahuasca" estiment que le breuvage et les hallucinations provoquées ont changé leur vie.

D’après une nouvelle étude menée par des chercheurs américains, pas la peine d’aller aussi loin pour trouver l’ingrédient responsable des effets psychédéliques de l’Ayahuasca. Ainsi, les scientifiques du Michigan Medicine ont découvert la présence généralisée d’une molécule appelée diméthyltryptamine (DMT) dans le cerveau de mammifères. Ces travaux sont publiés dans la revue Scientific Reports.

La glande pinéale, productrice de substance hallucinogène ?

Jimo Borjigin, auteure principale de l’étude, ne travaillait pas du tout sur la DMT au départ, mais sur la glande pinéale. Cette dernière, encore enveloppée de mystère, contrôle la production de mélatonine dans le cerveau ou encore joue un rôle dans l’horloge interne du corps. Dans un documentaire datant des années 90, Rick Strassmann, docteur à l’école de médecine de l’université du Nouveau-Mexique, émet l’hypothèse selon laquelle la glande pinéale pourrait aussi fabriquer et secréter de la DMT.

"Je me suis dit: ‘attendez, je travaille sur la glande pinéale depuis des années et je n’ai jamais entendu parler de cela’", raconte Jimo Borjigin. Elle contacte alors Strassmann pour lui proposer de travailler avec elle sur le sujet. Les deux chercheurs publient une première étude en 2013, qui confirme bien la présence de DMT dans le cerveau du rat, et cela par la glande pinéale.

D’autres parties du cerveau impliquées dans la fabrication de DMT

Pour aller plus loin, Jimo Borjigin décide de chercher où et comment la DMT est synthétisée. Pour cela, l’un de ses étudiants diplômés, Jon Dean, met en place une expérience utilisant un processus appelé "hybridation in situ", qui permet de localiser une séquence d’acide ribonucléique (ARN) précise. "Grâce à cette technique, nous avons trouvé des neurones cérébraux dotés de deux enzymes nécessaires à la fabrication du DMT", annonce Jimo Borjigin.

Et ces derniers n’étaient pas seulement dans la glande pinéale, mais aussi dans le néocortex et l’hippocampe, importants dans les fonctions cérébrales supérieures comme l’apprentissage et la mémoire.

Des résultats à approfondir

Autre découverte: les taux de DMT ont augmenté chez certains rats en arrêt cardiaque. Or, une étude britannique publiée l’année dernière démontrait en quoi la molécule DMT simulait l’expérience de la mort imminente. C’est pour cela que les consommateurs d’Ayahuasca rapportent souvent la sensation de transcender leur corps et d’entrer dans "un autre monde".

Malgré ces pistes, le rôle de la DMT dans le cerveau reste encore inconnu. "Tout ce que nous disons, c’est que nous avons découvert les neurones qui fabriquent cette substance chimique dans le cerveau et ce, à des niveaux similaires à ceux des autres neurotransmetteurs".

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