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Immunothérapie

Cancer : des bactéries « cheval de Troie » reprogrammées pour détruire les tumeurs

Des chercheurs américains auraient réussi à créer des bactéries "cheval de Troie", qui à la fois infiltrent les tumeurs cancéreuses pour les détruire de l’intérieur et stimulent le système immunitaire.

Cancer : des bactéries « cheval de Troie » reprogrammées pour détruire les tumeurs Meletios Verras/iStock




Des cellules vivantes "cheval de Troie". C’est ainsi que les auteurs de cette nouvelle étude qualifient ces bactéries reprogrammées pour détruire les tumeurs et qui constituent le nouvel espoir dans la lutte contre le cancer.

Dans la revue Nature Medicine, des chercheurs du Columbia Engineering et du Centre médical Irving de l'Université Columbia (CUIMC) ont annoncé avoir réussi à créer une souche de bactéries non pathogènes qui sont capables d’éliminer les tumeurs chez des souris de laboratoire, mais aussi de traiter des tumeurs qui n’avaient pas été initialement ciblées. À terme, cette nouvelle méthode pourrait être utilisée pour cibler localement les cellules cancéreuses, mais aussi stimuler le système immunitaire pour qu’il se défende contre les tumeurs difficiles à traiter.

Une infiltration au cœur des tumeurs

Dans leurs travaux, les scientifiques expliquent avoir mis au point une souche de bactéries E.coli non pathogènes, capables de croître et de se multiplier dans le noyau nécrotique des tumeurs. Une fois que leur nombre atteint un seuil critique, elles s’autodétruisent, ce qui permet une libération d’agents thérapeutiques. Seule un petite fraction des bactéries survit pour continuer à administrer le traitement au cœur des tumeurs.

Pour rendre ces bactéries particulièrement efficaces, les auteurs de l’étude ont choisi de cibler une protéine appelée CD47 et présente en abondance dans les cellules tumorales humaines. Cette protéine CD47 envoie un signal "ne me mangez pas" aux cellules immunitaires afin qu’elles ne consomment pas les cellules cancéreuses. 

"Mais le CD47 est présent ailleurs dans l'organisme, et le ciblage systémique du CD47 entraîne une toxicité significative comme en témoignent des essais cliniques récents", explique Sreyan Chowdhury, co-auteur de l’étude. "Pour résoudre ce problème, nous avons conçu des bactéries qui ciblent les CD47 exclusivement à l'intérieur de la tumeur et évitent les effets secondaires systémiques du traitement."

Une réduction des tumeurs non-ciblées

Cet effet combiné de l’action des bactéries à l’intérieur des tumeurs et du blocage des CD47 a permis une stimulation du système immunitaire, avec une prolifération des lymphocytes T dans les tumeurs traitées. Non seulement cela a eu pour effet d’éliminer les tumeurs spécifiquement ciblées, mais aussi de réduire des métastases tumorales qui n'étaient pas visées par le traitement.

"Cela signifie que nous serons bientôt en mesure de mettre au point des bactéries pour cibler les tumeurs localement, puis de stimuler le système immunitaire pour qu’il recherche les tumeurs et les métastases qui sont trop petites pour être détectées par imagerie ou par d'autres approches", explique Tal Danino, professeur adjoint de génie biomédical et co-auteur de l’étude.

L'équipe scientifique effectue actuellement d'autres essais pour valider sa découverte, de même que des études d'innocuité et de toxicologie sur les bactéries immunothérapeutiques modifiées. Si les résultats s’avèrent positifs, cela pourra donner lieu à un essai clinique sur des patients humains.

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