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Sexualité : gonorrhée et chlamydia, des IST en recrudescence chez les jeunes

Alors que le développement du "sexe protégé" à la suite de l’épidémie de Sida avait permis de faire chuter la fréquence des infections sexuellement transmissibles, il semblerait qu'elles repartent à la hausse, notamment chez les plus jeunes.

Sexualité : gonorrhée et chlamydia, des IST en recrudescence chez les jeunes SeventyFour /istock




Plus de 376 millions de personnes contractent une infection sexuellement transmissible chaque année à travers le monde. Cela représente plus d’un million de personnes tous les jours. Entre 2012 et 2016, le nombre de nouveaux diagnostics d'infections à Chlamydia et à gonocoque a considérablement augmenté en France, annonçait déjà l'année dernière Santé publique France. "Les jeunes de 15-24 ans restent particulièrement touchés par ces IST, qui sont souvent asymptomatiques mais aux conséquences parfois lourdes", précisait le communiqué.

"Les efforts de prévention sont en train de s’essouffler"

Le Dr Maxime Vallée, urologue au CHU de Poitiers, membre du comité d’infectiologie de l’Association Française d'Urologie (AFU), estime aujourd'hui que "les efforts de prévention faits dans les années 90 et 2000 sont en train de s’essouffler avec une nouvelle génération moins inquiète vis-à-vis des IST que ne l’étaient les générations qui ont grandi à une époque où aucune thérapeutique ne permettait de traiter le VIH". Selon lui, la diminution des campagnes de prévention est probablement à l’origine de cette recrudescence des IST. "Ces infections flambent chez les jeunes et notamment dans certaines populations comme les homosexuels ou bisexuels masculins". 

L'infection à gonocoque

Souvent révélée par des douleurs en urinant, la gonorrhée, également appelée "blennorragie" ou "gonococcie", est liée à une infection bactérienne à gonocoque (Neisseria gonorrhoeae). Elle se traduit par des signes qui touchent en premier les organes génito-urinaires, mais aussi la gorge, le rectum et même les yeux, voire l’ensemble de l’organisme. Les signes de la gonorrhée apparaissent 2 à 7 jours après le rapport sexuel ou le baiser contaminant.

Chez les femmes, l’infection à gonocoque est plus silencieuse. "Elle peut entraîner des cervicites (inflammation du col utérin), des leucorrhées parfois purulentes, une pesanteur pelvienne et plus rarement une urétrite et des brûlures mictionnelles…", explique le Dr Vallée. Les femmes présentent peu ou pas de symptômes, se rendant susceptibles de transmettre l'infection sans le savoir. Le risque est alors de développer une salpingite à bas bruit (infection des trompes de Fallope) qui peut à terme être responsable d’une stérilité tubaire, mais également de grossesse extra-utérine et de stérilité, ainsi qu’un risque accru d’infection par le VIH.

L'antibiorésistance de la bactérie responsable de la gonorrhée rend le traitement difficile. Elle "est particulièrement intelligente. En effet, à chaque fois que nous utilisons une nouvelle classe d’antibiotiques pour traiter l’infection, la bactérie évolue pour y résister", explique le Dr Teodora Wi, médecin, Département Santé reproductive à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Selon les estimations de l'OMS, chaque année, 78 millions de personnes sont infectées par la gonorrhée dans le monde.

L'infection à Chlamydia

Touchant près d'un million de personnes en France, l'infection à chlamydia se soigne par antibiotique quand elle est dépistée. Or, la chlamydia est, dans la majorité des cas, asymptomatique : entre 60% et 70% des femmes infectées par la bactérie ne ressentent aucun symptôme et ignorent donc qu’elles l'ont contractée. "Autant chez l’homme, il peut y avoir des symptômes évidents car ils développent souvent une urétrite, c’est-à-dire une irritation du canal urinaire avec des picotements en urinant et un écoulement. Mais chez la femme, c’est beaucoup plus compliqué", explique au Figaro le Dr Jean-Marc Bohbot, médecin infectiologue, directeur médical à l’Institut Alfred Fournier à Paris. D'où 'importance de se faire régulièrement dépister

"On la découvre au hasard d’un examen gynécologique ou lors d’une manifestation clinique chez l’homme, qui incite à réaliser un dépistage explique le médecin. Même en cas de symptômes, ceux-ci sont souvent peu spécifiques et il y a souvent un retard diagnostic. Pourtant, Chlamydia trachomatis, responsable de 50 % des salpingites chez les femmes jeunes et de 70 % des stérilités tubaires, représente un véritable enjeu de santé publique".

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