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A partir du 1er février 2020

Don du sang : la période d’abstinence imposée aux homosexuels va passer à 4 mois

A partir du 1er février 2020, la période d'abstinence imposée aux homosexuels qui veulent donner leur sang passera d'un an à quatre mois avant le don. Cette mesure "s'appuie sur des éléments scientifiques, objectifs et indépendants", assure le ministère de la Santé. 

 Don du sang : la période d’abstinence imposée aux homosexuels va passer à 4 mois YakobchukOlena/iStock




Il s’agit d’une "première étape" vers un alignement des conditions du don du sang pour les homosexuels sur celles des hétérosexuels. Ce mercredi 17 juillet, le ministère de la Santé a annoncé une réduction de la période d’abstinence actuellement imposée aux homosexuels qui veulent donner leur sang.

A partir du 1er février 2020, celle-ci passera d’un an à quatre mois. Soit la même période que pour les hétérosexuels ayant eu plus d’un(e) partenaire sexuel(le) au cours des quatre mois précédant le don. Cette décision a été prise dans le cadre de l'évaluation régulière des critères de sélections des donneurs et "s'appuie sur des éléments scientifiques, objectifs et indépendants", assure le ministère. Par respect pour les receveurs, cette mesure ne pourra intervenir qu’après une évaluation des risques "en toute transparence", est-il précisé. 

La réaction des associations 

Cette nouvelle a grandement réjoui l’Association française des hémophiles (AFH) et AIDES (lutte contre le sida et les hépatites). Dans un communiqué commun, les associations ont dit prendre "acte de cette décision". "Le don du sang n'est pas un droit" et "n'a pas à répondre à une demande sociale des donneurs mais aux besoins des receveurs", rappellent-elles. "Il est nécessaire de renforcer les moyens alloués à la filière du sang en France, et de travailler sur la formation des professionnels et plus largement, sur l’amélioration des questionnaires, la conduite des entretiens et la manière dont les donneurs ajournés sont accompagnés", insiste le communiqué.

En 2016, l’abstinence d’un an instituée par un arrêté avait suscité de nombreuses critiques d’associations homosexuelles qui considéraient cette mesure discriminante. Malgré tout, cela restait une avancée en leur faveur étant donné que depuis 1983, à cause des risques du sida, les hommes ayant des relations homosexuelles n’avaient pas le droit de donner leur sang du tout. Depuis juillet 2016 également, les homosexuels peuvent donner leur plasma sur les mêmes critères que les autres donneurs. Utilisé en cas d’hémorragie, le plasma sert également à fabriquer des médicaments. 

Une décision prise après plusieurs études 

La décision annoncée aujourd’hui a été prise après que les études de l'agence sanitaire Santé publique France (SpF) ont montré que l'ouverture du don du sang aux homosexuels en 2016 n'avait pas augmenté le risque de transmission du VIH, déjà "très faible" dans l’Hexagone. Qui plus est, selon une étude réalisée auprès de 110.000 donneurs, les critères d'accès au don du sang sont le plus souvent respectés. Il arrive rarement qu’ils ne le soient pas, faute d'être compris ou acceptés, explique le ministère. 

Ce dernier a longuement hésité entre deux propositions : l'ouverture du don aux hommes n'ayant pas eu de relations sexuelles avec des hommes dans les quatre mois le précédant ou aux homosexuels n'ayant qu'un seul partenaire au cours des quatre mois avant le don. Après analyse des risques, l’agence sanitaire SpF a observé que "le premier scénario avec quatre mois d'abstinence n'entraînait pas de modification du risque, contrairement au second avec lequel le risque de contamination théorique était multiplié par deux". Ces données ont été partagées avec des représentants de donneurs, de receveurs et des associations comme Aides et d'homodonneurs, précise le ministère. 

Le don du sang en baisse pendant les vacances d’été 

Cette annonce du ministère intervient alors même que les dons du sang sont en chute libre. Chaque année, pendant l’été, l’Etablissement du sang souffre du départ des donneurs (4% des Français) en vacances. Car "les besoins en sang, eux, ne prennent jamais de vacances", déplore Djamel Benomar, directeur de la collecte à l'Établissement français du sang de la région Ile-de-France auprès de L’Express. 

"Pour pouvoir gérer les patients malades avec un taux satisfaisant de réserves, nous avons un besoin quotidien de 10 000 dons par jour. Au début du mois de juin, les réserves étaient très faibles, à cause notamment des jours fériés, des ponts du mois de mai... Nous avons donc lancé l'opération "Prenez le relais, un mois pour tous donner !", qui a très bien fonctionné : nous sommes passés d'une réserve de 85 000 poches, qui nous permettait de ne tenir que 8 ou 9 jours, à une réserve de 115 000 poches ! Mais malheureusement, la canicule est arrivée, et avec elle, l'arrêt des dons. D'un coup, nous avons perdu 10 000 dons", explique-t-il, rappelant qu’un million de malades a besoin de transfusions chaque année. 

Parce que les patients ne peuvent pas attendre le retour de vacances des donneurs, des collectes mobiles sont organisées partout en France. "Nous avons ainsi 120 sites fixes, et plus de 40 000 collectes mobiles par an : les gens peuvent venir donner dans les camions au bord des plages, dans les mairies, dans les hôpitaux… ", explique Djamel Benomar. Si vous souhaitez donner votre sang, rendez-vous sur le site de l'Etablissement français du sang pour trouver la collecte la plus proche. L’application Don du sang, vous permettra par ailleurs de géolocaliser la collecte la plus proche de vous et de tester votre aptitude aux dons. 

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