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Bioéthique

Transplantation : le Japon autorise la recherche sur les embryons hybrides humains-animaux

Pour la première fois, le gouvernement japonais a donné son feu vert pour la culture de cellules humaines dans des embryons de rat et de souris. L’objectif : pouvoir créer des organes qui seront ensuite transplantés chez l’humain.

Transplantation : le Japon autorise la recherche sur les embryons hybrides humains-animaux Christoph Burgstedt/iStock




Pour remédier à la pénurie de d’organes humains destinés à la greffe, les scientifiques sont en recherche constante de nouvelles solutions. Tandis que certains travaillent sur des porcs génétiquement modifiés pour rendre leurs organes compatibles avec le corps humains, d’autres innovent en voulant cultiver des organes entièrement humains chez les animaux, afin qu’ils soient ensuite récoltés pour être transplantés.

C’est ce que révèle une étude publiée dans la revue Nature et qui ne manquera pas de questionner les limites biologiques et bioéthiques de la science.

Une expérience limitée à 14 jours

Supervisés par Hiromitsu Nakauchi, directeur du Centre de biologie des cellules souches et de médecine régénérative de l'Université de Tokyo et chef d'équipe au laboratoire Nakauchi de Stanford, ces travaux ont reçu l’approbation du gouvernement japonais. Leur objectif : mener une première expérience en cultivant des cellules humaines dans des embryons de rat et de souris avant de les transplanter dans un animal de substitution.

Selon le Dr Nakauchi, ces premières expérimentations prendront du temps. Il n’est pour l’heure prévu de cultiver des embryons de souris hybrides que jusqu’à 14,5 jours puisqu’à ce stade, l’embryon est proche du terme et ses organes presque tous formés. Le chercheur espère ensuite mener des expériences similaires avec des embryons de rats puis, d’ici deux ans, obtenir l’approbation du gouvernement japonais pour poursuivre les travaux sur les porcs.

Des dérives à empêcher

Le Dr Nakauchi n’est pas le seul à travailler sur des embryons humains et animaux. En début d’année, Dieter Egli, biologiste à l’Université de Columbia, a révélé mener des expériences avec CRISPR sur des embryons humains pour pouvoir prévenir la survenue de maladies héréditaires.

En Chine, les travaux controversés du Dr He Jiankui, ont abouti à la naissance l’an dernier des deux premiers bébés génétiquement modifiés.

Ce type de dérive a conduit un certain nombre de pays – dont la France – à limiter la recherche sur les embryons humains en finançant des études spécifiques et en imposant des restrictions à la recherche.

En mars 2019, le gouvernement japonais a autorisé la création d'embryons hybrides à condition qu'ils soient détruits sous 14 jours. Les nouvelles lignes directrices permettent également aux scientifiques de transplanter ces embryons dans une mère porteuse et de les mener à terme.

La recherche du Dr Nakauchi sur les embryons de souris est la première à recevoir l'approbation du gouvernement par des experts du ministère des Sciences. Avant de commencer ses travaux, il devra attendre de recevoir une approbation finale, qui devrait tomber le mois prochain.

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