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QUESTION D'ACTU

Brimades

De nombreux enfants autistes subissent les moqueries de leurs frères et soeurs

Jusqu’à l’âge de 11 ans, les deux tiers des enfants autistes seraient victimes de brimades de leurs frères et sœurs et/ou camarades.    

De nombreux enfants autistes subissent les moqueries de leurs frères et soeurs Nadezhda1906/iStock




Dans le monde, environ une naissance sur cent est touchée par le trouble du spectre de l’autisme (TSA). Les symptômes apparaissent le plus souvent entre 18 et 36 mois, et persistent à l’âge adulte. Un enfant souffrant d’autisme aura des comportements stéréotypés et des difficultés en terme de langage et de communication sociale. Aussi, de nombreux jeunes autistes sont victimes de moqueries. Mais pas seulement de l’extérieur puisque, d’après une étude parue dans la revue Autism and Developmental Disorders, jusqu’à l’âge de 11 ans, les deux tiers des enfants autistes seraient victimes de brimades plus ou moins poussées de la part de leurs frères et sœurs et/ou camarades.    

Pour en arriver à cette triste observation, le Dr Umar Toseeb et son équipe de l’Université de York en Grande-Bretagne ont analysé 8 000 enfants, autistes ou non, issus de la Millennium Cohort Study, qui a suivi environ 19 000 adolescents nés au Royaume-Uni en 2000 et en 2001. Ils leur ont demandé combien de fois ils avaient été embêtés ou blessés intentionnellement par leur(s) frère(s), sœur(s) et camarades et à quelle fréquence ils avaient eux-mêmes perpétré de tels actes. Résultat : à l’âge de 11 ans, les deux tiers des enfants souffrant d’autisme déclaraient avoir subi des brimades contre la moitié pour les enfants "normaux". Si cette fréquence diminuait chez les enfants des deux groupes en atteignant l’âge de 14 ans, les enfants malades étaient toujours plus à risque.

Il est bien sûr normal pour des frères et sœurs de se chamailler quand ils grandissent. Toutefois, les chercheurs ont identifié ici des enfants en conflits permanents avec les membres de leur famille. "Les enfants qui souffrent d’autisme expérimentent des difficultés avec la communication et les interactions sociales, ce qui pourrait avoir des conséquences dans leurs relations avec leurs frères et sœurs", commente le Dr Umar Toseeb.

"Les frères et sœurs pourraient être considérés comme des compétiteurs"

Et si d’autres études ont montré que les frères et sœurs avaient au contraire tendance à parler de manière positive de leur relation avec un enfant autiste, c’est naturel pour les petits d’une même famille d’entrer en compétition pour l’attention de leurs parents, surtout quand ils sentent que l’un des enfants en reçoit plus qu’eux.

"D’une perspective évolutive, les frères et sœurs pourraient être considérés comme des compétiteurs pour des ressources parentales comme l’affection, l’attention et les bien matériels. Les enfants souffrant d’autisme pourraient avoir des accès prioritaires à ces ressources limitées, ce qui pourrait entraîner des conflits et des brimades entre frères et sœurs", explique Toseeb.

Le rôle crucial des parents 

Mais ses collègues et lui n’ont pas interrogé que les jeunes. Ils ont également questionné les parents au sujet des difficultés émotionnelles et comportementales de leurs enfants. Résultat : qu’ils soient autistes ou non, les enfants harcelés ou intimidés par un frère ou une sœur étaient plus susceptibles de souffrir de difficultés émotionnelles et comportementales au cours de l’adolescence.

Ainsi donc, les chercheurs demandent plus de ressource pour aider les enfants autistes et leurs parents à identifier et traiter les comportements d’intimidation à la maison, le plus tôt possible. "Les parents doivent être conscients des conséquences potentielles à long terme sur la santé mentale et le bien-être des enfants", concluent-ils.

Cette étude n’est bien sûr pas la seule à mettre en lumière le rôle clé des parents dans l’évolution de la maladie chez un enfant autiste. Selon des recherches parues mercredi 7 août, l’Entrainement aux Réponses Pivots (PRT en anglais), qui inclut les parents dans l’apprentissage du langage, aiderait largement les jeunes malades à exprimer leurs besoins et développer leurs capacités sociales.

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