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QUESTION D'ACTU

Composés organiques volatils

Une « sniff-cam » pour détecter des maladies dans l’haleine

Des chercheurs ont mis au point une "sniff-cam", une caméra capable de détecter dans l’haleine d’un individu des composés organiques associés à des maladies telles que le diabète, le cancer du poumon ou la maladie de Parkinson.

Une « sniff-cam » pour détecter des maladies dans l’haleine Viktoria Ovcharenko/iStock




Pourra-t-on un jour diagnostiquer des maladies telles que Parkinson, le diabète ou le cancer du poumon par une simple analyse de l’haleine ?

C’est ce que laissent espérer de nouveaux travaux publiés en juillet dans Analytical Chemistry, la revue de l’American Chemical Society. Selon leurs auteurs, il existe dans notre souffle des biomarqueurs permettant d’indiquer si l’on souffre ou non de certaines pathologies graves, telles que la maladie de Parkinson, un diabète ou un cancer du poumon. Encore fallait-il mettre au point un instrument capable de détecter à de très faibles niveaux les composés organiques annonciateurs de ces maladies.

C’est désormais chose faite, puisqu’ils viennent de mettre au point une "sniff-cam", une caméra qui, à l’aide de filtres et de rayons ultraviolets, peut détecter puis analyser les composés organiques volatils (COV) odorants présents dans l’haleine.

Détecter les biomarqueurs à de faibles taux

Comment cette sniff-cam fonctionne-t-elle ? Dans le communiqué accompagnant leur étude, les chercheurs expliquent que tous les individus, même ceux en bonne santé, émettent des COV. Leur concentration peut varier en fonction de différents facteurs tels que le sexe ou la masse corporelle.

Certains COV, cependant, permettent d’indiquer l’état de santé. C’est le cas, par exemple, de l’éthanol (EtOH), un métabolite du microbiote fournissant une indication fiable des taux de glucose dans le sang, et que les chercheurs sont capables de détecter depuis plusieurs années.

Toutefois, les systèmes actuels de détection des COV nécessitent généralement des équipements coûteux et volumineux. Pour y remédier, l’équipe de recherche dirigée par le Pr Kohji Mitsubayashi a donc créé un premier "bio-sniffer" mesurant des COV comme l’acétone. Elle a ensuite mis au point une première génération de sniff-caméra qui permettaient de visualiser les émissions d'éthanol de la peau d'une personne ayant consommé de l'alcool. Toutefois, les chercheurs voulaient perfectionner l'appareil pour qu'il puisse détecter les niveaux diagnostiques des biomarqueurs.

D’autres recherches nécessaires

Cette nouvelle génération de sniff-caméra est unique : utilisant une nouvelle méthode d’imagerie, elle est aujourd’hui capable de mesurer de faibles taux d’EtOH dans l’haleine. Elle a d’ailleurs été testée avec succès sur un groupe de sujets masculins qui n’avaient consommé ni nourriture, ni boisson.

Ces résultats montrent que la sniff-cam peut visualiser une gamme plus large de niveaux de COV que les appareils précédents, et sa polyvalence pourra, à terme, "aider dans l'étude plus approfondie de la relation entre odeurs et pathologies". De nouvelles recherches sont cependant nécessaires avant une utilisation dans le diagnostic.

Début 2019, des essais similaires pour un test de l’haleine ont été menés par des chercheurs de l’Université de Cambridge et financés par le Cancer Research UK. Leur objectif : analyser les schémas de molécules présents dans l’haleine pour diagnostiquer différents cancers, comme ceux du poumon, de l’œsophage et de l’estomac.

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