Schizophrénie, trouble délirant ou problème schizo-affectif : tous sont des troubles psychotiques. Détecter ces maladies tôt permet de mieux les prendre en charge. Des chercheurs de l’université Missouri-Columbia publient les résultats de leur étude, qui pourrait améliorer le dépistage. Ils constatent l’existence de marqueurs permettant de prédire les troubles psychotiques.
Un taux anormal de dopamine
"L’objectif majeur de notre étude, explique John Kerns, co-auteur, est de comprendre l’origine du risque de psychose afin d’éviter des années de souffrance." L’équipe de scientifiques est partie d’un constat : les troubles psychotiques sont associés à une production de dopamine en trop grande quantité dans le striatum, une structure cérébrale. Cette molécule permet la communication entre les neurones et est liée à tous nos comportements. Le striatum a pour rôle de conserver des impressions concernant ce que l’on a vécu.
Des mauvaises interprétations
Pour les chercheurs, le taux anormal de dopamine modifie le souvenir conservé après certaines expériences chez les personnes psychotiques, et provoque des comportements inadaptés à cause de mauvaises perceptions d’une situation. "Le dysfonctionnement est plus visible lorsque les individus doivent réaliser des tâches en fonction de l’impression qu’ils en ont, qu’elle soit positive ou négative", ajoute le professeur. Ces résultats ont été obtenus en réalisant des IRM auprès de patients atteints de psychose. Les chercheurs veulent maintenant aller plus loin et étudier quels traitements permettraient d'inverser la tendance et retrouver des IRM "normales".
La schizophrénie est le trouble psychotique le plus fréquent. D'après l'Inserm, 600 000 personnes en seraient atteintes en France et une sur deux ferait une tentative de suicide.