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Carence fautive

Décharge sauvage géante dans les Yvelines : des associations portent plainte contre l'Etat

Des associations s'apprêtent à porter plainte contre l'Etat pour carence fautive concernant l'énorme décharge sauvage de Carrières-sous-Poissy dans les Yvelines, a appris France TV Info ce jeudi. 

Décharge sauvage géante dans les Yvelines : des associations portent plainte contre l'Etat AntonioMasiello/iStock




Il faut protéger les riverains et l’environnement. Accompagnée d'autres associations, Rive de Seine-Nature Environnement (RSNE) va porter plainte ce jeudi 5 septembre contre l’Etat pour carence fautive concernant l’énorme décharge sauvage de Carrières-sous-Poissy dans les Yvelines, révèle France TV Info. Depuis trois ans, près de 7 000 tonnes de déchets gisent sur une trentaine d’hectares, soit l’équivalent de onze terrains de football.   

Il y a deux ans, l’association avait déjà déposé plainte auprès du Procureur de la République de Versailles pour, entre autres, abandon de déchets illégal et mise en danger de la vie d'autrui. Mais depuis, "il n'y a eu aucune opération de dépollution effectuée et, pire encore, il n'y en n'a aucune de programmée à ce jour. Or, l'État a une responsabilité en termes de protection de la santé publique et de protection de l'environnement", dénonce Anthony Effroy, le président de l’association et conseiller municipal de Carrières-sous-Poissy, au micro de France TV Info. 

"Des matériaux dangereux"

Pour sa plainte, RSNE a été rejointe par d’autres associations et est actuellement en discussion avec la célère France Nature Environnement. En effet, cette fédération française des associations de protection de la nature et de l'environnement, qui s’exprime pour 3 500 associations, étudie la possibilité de se constituer partie civile à ses côtés pour soutenir la démarche.

"Il faut quand même savoir qu'à 5 ou 6 mètres en dessous de cette décharge, il y a la nappe alluviale de la Seine et au niveau sanitaire, il y a des matériaux dangereux de type amiante, avec des habitations qui sont situées à 300 mètres à vol d'oiseau (…) Aucune analyse n'a été réalisée en trois ans, alors oui on pense vraiment qu'il y a une carence de la part du préfet qui manque à ses obligations de protection des populations", explique Anthony Effroy. 

Une plainte parfaitement réfléchie niveau timing

En effet, dans cette décharge, beaucoup de détritus de ne proviennent pas de particuliers. Ces anciennes terres agricoles ont commencé à servir de dépotoir quand leur exploitation a été interdite en 2002. Les déchets ont alors commencé à s’accumuler petit à petit. Mais c’est il y a trois ans que le site est devenu "une véritable décharge illégale, avec le passage d’une vingtaine de camions par jour, déversant exclusivement des déchets du BTP, dont certains inscrits à la nomenclature des déchets dangereux comme l'amiante", dénonce Anthony Effroy auprès du Parisien. 

Prendre les coupables en flagrant délit

En principe, les camionnettes de BTP devraient se rendre dans le centre de tri situé à côté mais cela coûte 120 euros la tonne de déchets non triés et jusqu’à 500 euros pour une tonne de déchets amiantés. D’où l’idée de la décharge sauvage. Et s’il existe une loi pour dissuader de ce genre de comportements (deux ans de prison et 75 000 euros d’amende), encore faut-il réussir à prendre les coupables en fragrant délit. 

Aujourd’hui, la plainte de RSNE est parfaitement réfléchie niveau timing. "La secrétaire d'Etat auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire, Brune Poirson, reçoit ce jeudi les quatorze organisations professionnelles du bâtiment pour mettre en place des mesures contre le fléau des décharges sauvages. Quel meilleur moment pour relancer la question de la mer des déchets de Carrières-sous-Poissy ?", explique Anthony Effroy qui réclame donc au Préfet "la réalisation d'analyses de l'air et des sols au droit de la décharge".

"Le site dépend de la police du maire" 

Sans surprise, la direction de l’Environnement et de l’Energie (Driee) se défend de toute responsabilité. "Le site dépend de la police du maire, pour ce qui est des sanctions administratives. Ce qui ne veut pas dire que la préfecture s'en désintéresse, loin s'en faut puisqu'elle participe à la réflexion pour une solution durable", explique-elle au Parisien

Quant aux risques de pollution, "s'agissant d'amiante liée, elle n'est pas très volatile", assure-t-on.  Et d’insister : "Ce qui est important, c'est de supprimer la source primaire de pollution. Sans quoi il ne servirait à rien de traiter la nappe phréatique. Je ne dis pas qu'au droit des gravats, il n'y a rien. Mais il n'y a pas de captage d'eau potable à proximité et les analyses régulières de la Seine ne montrent pas de dégradation sur le secteur".

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