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QUESTION D'ACTU

Horloge biologique de l'enfant

Allaitement : le lait maternel du matin diffère de celui du soir

D'après de nouvelles recherches, le lait maternel du matin différerait de celui du soir. Une explication au fait que certains bébés tardent à faire leurs nuits Pour ne pas perturber l'horloge biologique de l'enfant, il convient donc d'allaiter et, pour les mères qui tirent leur lait, de ne pas mélanger les biberons. 

Allaitement : le lait maternel du matin diffère de celui du soir golubovy/iStock




"L'allaitement est le moyen idéal d’apporter aux nourrissons tous les nutriments dont ils ont besoin pour grandir et se développer en bonne santé", écrit l’Organisation mondiale de la santé (OMS). La science vante régulièrement régulièrement les mérites de l’allaitement que ce soit pour stimuler le développement cérébral des bébés prématurés, booster le système immunitaire de l’enfant ou encore éviter le cancer du sein. Aujourd’hui encore, une étude parue dans la revue Nature met en avant l’avantage de l’allaitement par rapport au lait tiré : il permettrait de ne pas perturber l’horloge biologique de l’enfant. Car le lait du matin diffère de celui du soir, ce qui pourrait expliquer pourquoi certains bébés font rapidement leurs nuits tandis que d’autres réveillent leurs parents pendant plusieurs mois.

Dans le détail, le lait matinal de la mère est en moyenne trois fois plus concentré en cortisol, l’hormone du stress, que celui du soir, ce qui le rendrait plus énergisant, ont découvert des chercheuses de l’Université de Californie (Etats-Unis). Le soir, en revanche, il contiendrait davantage de mélatonine, l’hormone du sommeil. Il serait donc plus apaisant, signifiant au nouveau-né qu’il est temps de faire dodo.  

"Ces différences observées dans le régime alimentaire des enfants pourrait expliquer pourquoi il existe d'un enfant à l'autre une telle varibilité dans le développement du rythme quotidien", note le Dr. Jennifer Hahn-Holbrook, auteure principale de cette étude. "La biologie humaine suit des rythmes quotidiens récurrents qui sont régis par des indices circadiens dans l'environnement. Nous montrons ici que le lait humain est une forme puissante de "chrononutrition", formulée pour communiquer des informations sur l'heure de la journée aux nourrissons", poursuit-elle.

Comme si on allumait la lumière avant d’aller au lit

Aussi, pour les chercheuses, cela signifie qu’il faut repenser la façon d’alimenter les bébés, surtout pour les mères qui tirent leur lait. "L'ingestion de lait au mauvais moment peut perturber le développement des rythmes circadiens des nourrissons, ce qui peut contribuer à des problèmes de sommeil et à une diminution de l'harmonisation physiologique avec leur mère et leur environnement. Une biologie circadienne dérégulée peut compromettre la santé et le développement du nourrisson", écrivent-elles.

Aussi, "donner à un bébé un biberon de lait du matin le soir, avec son haut niveau de cortisol et bas niveau de mélatonine, pourrait être l'équivalent nutritionnel d'allumer la lumière juste avant de se coucher". 

Il ne s’agit toutefois que de travaux préliminaires, notent les scientifiques, appelant à de plus amples recherches. Mais si ces résultats se confirment dans le futur, il "y a une solution toute simple", assurent-elles : "les mères peuvent par exemple étiqueter leur lait selon l'heure à laquelle il a été tiré et coordonner les biberons en donnant du lait du matin le matin, et du lait du soir le soir".

Des interventions simples et peu coûteuses

Et de conclure : "en dépit de vastes répercussions sur la santé publique, le moment de la livraison du lait n'a fait l'objet que de peu d'études empiriques, et aucun grand organisme pédiatrique ou de santé publique n'a formulé de recommandations concernant l'appariement circadien du lait. Toutefois, les conséquences néfastes potentielles sur le développement et la santé pourraient être atténuées par des interventions simples et peu coûteuses pour étiqueter et apparier le lait entreposé dans le lait maternel".

En France, les autorités sanitaires conseillent aux mères d’allaiter exclusivement leurs enfants pendant six mois pour un "développement optimal". "L’allaitement exclusif protège le nouveau-né des infections gastro-intestinales et, dans une moindre mesure, des infections ORL et respiratoires. L’effet protecteur de l’allaitement maternel dépend de sa durée et de son exclusivité. La poursuite de l’allaitement exclusif pendant 6 mois par rapport à une durée de 3 à 4 mois permet un développement optimal des nourrissons et doit donc être encouragée", écrivent-elles. Mais si elles donnent des informations sur la fréquence recommandée des tétées et les distances à respecter entre elles, aucun horaire spécifique n’est évoqué.

 

 

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