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Journée mondiale de l'AVC

AVC : pourtant efficace, la thrombectomie mécanique reste trop peu utilisée

Apparue il y a quatre ans dans les blocs opératoires, la thrombectomie mécanique est aujourd’hui la technique la plus efficace pour traiter les accidents vasculaires cérébraux ischémiques, qui constituent la majorité des AVC. Pourtant, elle est encore largement sous-utilisée.

AVC : pourtant efficace, la thrombectomie mécanique reste trop peu utilisée monkeybusinessimages/iStock




Chaque année en France, 140 000 personnes sont victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC), soit une toutes les 4 minutes. Constituant la première cause de mortalité chez les femmes avec 18 343 décès enregistrés en 2013, et la troisième chez les hommes (13 003 décès), l’AVC peut aussi occasionner, en cas de survie du patient, des séquelles lourdes.

D’où la nécessité d’une prise en charge précoce après un AVC pour limiter cette gravité des séquelles. Il y a quatre ans, une nouvelle technique de secours s’est développée dans les blocs opératoires : la thrombectomie mécanique. Présentée comme “révolutionnaire”, elle permettrait, selon le Dr Michael Obadia, chef de l’unité neuro-vasculaire de la Fondation Rothschild à Paris, cité par Le Figaro, “d’éviter un décès ou un handicap pour quatre patients traités”. À condition, cependant, que l’obstruction touche une grosse artère, ce qui représente 20% des infarctus cérébraux. Ce qui représente environ 15 000 personnes qui pourraient prétendre à une thrombectomie.

Une technique plus efficace que la thrombolyse

La thrombectomie permet l’ablation d’un caillot de sang de façon mécanique via des cathéters : ceux-ci sont insérés au niveau de la cuisse et remontent au cerveau via l'artère bouchée. Au bout du cathéter se trouve une sorte de stent, c'est-à-dire une espèce de piège à caillot formé de mailles en métal. Après 3 minutes, le cathéter est retiré, emportant avec lui le caillot.

D’après la Haute Autorité de santé (HAS), la thrombectomie mécanique est efficace “lorsqu’elle est réalisée dans un délai de 6 heures après le début des symptômes, soit d’emblée en association avec la thrombolyse intraveineuse, soit seule en cas de contre-indication à la thrombolyse intraveineuse.”

Soulignant que “cette technique apporte un bénéfice en matière d’autonomie et améliore la qualité de vie à terme”, elle est plus efficace que la thrombolyse, qui consiste à injecter un produit qui va désagréger le caillot obstruant l’artère et permettre que le sang circule à nouveau. “La thrombolyse détruit le caillot uniquement dans la moitié des cas, alors qu’on atteint 80 % avec la thrombectomie”, explique ainsi au Figaro le Pr Emmanuel Touzé, président de la Société française neuro-vasculaire.

Une opération qui demande de la technicité et une formation spécifique

Pourtant, la thrombectomie reste encore aujourd’hui sous-utilisée au profit de la thrombolyse : seules 7 000 ont été réalisée en France l’an dernier. Un pourcentage plus important qu’il y a quatre ans, où seules 2 800 ont été recensées, mais qui en fait toujours une technique “de niche”. Comment l’expliquer ?

Pour Jean-Yves Gauvrit, chef du pôle imagerie du CHU de Rennes et neuroradiologue interrogé par Ouest France en juillet 2018, “La thrombectomie demande beaucoup de technicité et ne peut être réalisée que dans des blocs équipés en imagerie”. Aujourd’hui, seuls 35 centres et neuroradiologues pratiquent cette technique, qui demande une formation spécifique.

Mais si la thrombectomie reste sous-pratiquée, c’est aussi parce qu’elle nécessite une prise en charge rapide des patients, ainsi que d’un accès à un scanner ou à une IRM pour déterminer la nature de l’AVC. Ce qui est encore loin d’être possible dans la majorité des cas. D’où l’importance de contacter les secours dès l’apparition des premiers symptômes laissant penser qu’il s’agit d’un accident vasculaire cérébral.

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