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Psychologie

Craquer pour un gâteau n’est pas forcément synonyme d’un manque de maîtrise de soi

Si, entre un morceau de gâteau au chocolat et une pomme, vous préférer la pâtisserie, rassurez-vous : cela ne signifie pas forcément que vous manquez de maîtrise de soi, révèle une nouvelle étude.

Craquer pour un gâteau n’est pas forcément synonyme d’un manque de maîtrise de soi DGLimages/iStock




En psychologie, la maîtrise de soi est un concept qui désigne la capacité de réguler ses émotions, ses pensées et son comportement face aux tentations et aux impulsions. Opter pour des bâtonnets de carotte plutôt que de craquer pour une part de gâteau au chocolat est ainsi considéré comme une preuve de maîtrise de soi.

Le problème de ce concept est la culpabilité et le sentiment d’échec qu’il peut faire naître chez une personne qui décide de manger le gâteau alors qu’elle souhaite perdre du poids.

Pourtant, affirme aujourd’hui une nouvelle étude dirigée par la Dr Irene Scopelliti, professeure de marketing à la Cass Business School de Londres, manger un morceau de gâteau ne veut pas forcément dire que l’on a échoué à la maîtrise de soi. En réalité, tout dépend dont on appréhende nos choix alimentaires et si ces derniers font naître des regrets.

“Ce n'est pas la consommation de gâteau qui signale automatiquement l'échec de la maîtrise de soi, c'est si les consommateurs croient qu'ils pourraient regretter leurs choix alimentaires dans l'avenir. Nos recherches démontrent que la santé et le plaisir ne sont pas nécessairement en conflit”, affirme le Dr Scopelliti. “Cette façon de penser contribue à la perception dichotomique selon laquelle les aliments sont bons ou mauvais, ce qui est une simplification exagérée et incorrecte des pratiques alimentaires”, estime la chercheuse.

Repenser la corrélation entre obésité et maîtrise de soi

Les chercheurs qui ont mené ces travaux affirment que, contrairement à ce que l’on pense, maîtrise de soi et plaisir ne sont aucunement incompatibles : il est tout à fait possible, par exemple, de manger un petit morceau au chocolat sans avoir l’impression d’avoir dérogé aux règles que l’on s’était fixées. Ou bien d’en manger une part entière sans éprouver de culpabilité. Tout dépend, en réalité, “des conditions préalables à l’échec de la maîtrise de soi”, écrivent-ils.

Pour cette raison, ils soutiennent que l’obésité de devrait pas, comme elle l’est souvent, être associée à un manque de maîtrise de soi. “Si une personne est à l'aise avec son poids et ne prévoit pas de regretter à l'avance ses choix de consommation alimentaire, on ne peut pas dire qu'elle manque de maîtrise d'elle-même", explique le Pr Joachim Vosgerau de l'université Bocconi, à Milan, co-auteur de l’étude.

Mieux orienter les patients en surpoids

C’est pour ces raisons que les chercheurs se questionnent aujourd’hui : les psychologues spécialisés dans le comportement des consommateurs possèdent-ils l'expertise nécessaire pour conseiller les consommateurs sur leurs pratiques alimentaires ou leur donner des conseils sur ce qui constitue un mode de vie sain ? Selon eux, cette tâche “incombe aux nutritionnistes, aux biologistes et aux professionnels de la santé, qui peuvent déterminer objectivement quels aliments et en quelles quantités sont bons ou mauvais" et non aux psychologues.

Ces derniers sont en revanche “mieux placés pour les aider à prendre conscience qu'ils ont un problème de maîtrise de soi et pour les aider à modifier leur perception des aliments afin que le goût et la santé soient plus positivement associés.”

“En abandonnant l'idée que manger des ‘mauvais aliments’ équivaut à un échec de maîtrise de soi, les consommateurs devraient avoir plus de facilité à exercer leur maîtrise de soi, surtout s'ils sont armés des connaissances diététiques combinées de professionnels formés en médecine et des connaissances comportementales de psychologues et de chercheurs en consommation”, concluent les auteurs des travaux.

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