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Obésité : la Cour des comptes demande plus d’efforts à l’industrie agroalimentaire

Dans un rapport publié le mercredi 11 décembre, la Cour des comptes salue la politique “volontariste” de la France pour lutter contre l’obésité. Toutefois, elle regrette que l’industrie agro-alimentaire ne joue pas le jeu.

Obésité : la Cour des comptes demande plus d’efforts à l’industrie agroalimentaire huettenhoelscher / istock




Diminuer de 15% l’obésité et stabiliser le surpoids chez les adultes, renforcer la prescription d’activité physique, mieux prendre en charge les personnes en surpoids… Voici quelques uns des objectifs fixés par le 4e Programme national nutrition santé (PNNS). Il a été lancé en septembre dernier par la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, et fixe le cap de la politique de l’alimentation et de la nutrition pour les cinq années à venir. Ces dernières années, les gouvernements successifs ont mis des mesures en place pour lutter contre l’obésité. Certaines ont permis, par exemple, de réduire la prévalence de surpoids et d’obésité chez l’enfant et d’augmenter la consommation de fruits chez les adultes.

Une politique “volontariste” mais “mal coordonnée”

L’année dernière, la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale avait saisi la Cour des comptes sur la question de la lutte contre l’obésité. Dans un rapport publié le mercredi 11 décembre, les magistrats saluent la politique de lutte contre l’obésité dans l’Hexagone. “La France fait partie des rares pays qui se sont lancés (…) dans une politique publique de santé nutritionnelle ambitieuse”, peut-on notamment y lire. La Cour des comptes félicite cette politique “volontariste”. Toutefois, elle est également “mal coordonnée”. 

Pour être plus efficace, les magistrats conseillent de passer par “une régulation plus contraignante” des industriels de l’agroalimentaire. “Pour améliorer la qualité nutritionnelle des aliments, les pouvoirs publics ont (…) choisi une méthode incitative reposant sur le volontariat des industries agroalimentaires”. Or, “les résultats obtenus par cette autorégulation montrent aujourd’hui leurs limites”, estiment-ils.

Le Nutri-Score, exemple de “mauvaise foi” de la part des industriels

La Cour des comptes choisit pour exemple le Nutri-score, une échelle de lettres et de couleurs qui permet au consommateur d’évaluer la qualité nutritionnelle du produit qu’il est sur le point d’acheter ou de manger. Lancé il y a deux ans, ce logo n’est pas obligatoire en France. Et cela, à cause de la réglementation européenne. En fait, sa généralisation “se heurte à l’opposition d’une partie des industriels, en particulier de nombreuses entreprises multinationales, notamment celles produisant des boissons ou aliments très sucrés et/ou gras”, détaille la Cour. Le ministère de la Santé affirme que plus de 180 fabricants et distributeurs ont adopté le Nutri-Score. Or, en novembre dernier, l’association de consommateurs UFC-Que Choisir affirmait que le logo n’était affiché que sur 5% des produits industriels.

De plus, la Cour des comptes pointe la publicité faite pour ces produits industriels qui vise les plus jeunes. “Les tentatives d’encadrement accru du marketing dont les enfants sont les cibles dans les médias audiovisuels et numériques ont échoué”, indique-t-elle. Les magistrats proposent une piste d’amélioration possible: une taxation supplémentaire des produits les moins bons au plan nutritionnel, dont “l’effet est largement démontré dans le cas du tabac.”

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