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Recherche scientifique

Un vaccin permettrait de lutter contre les maladies chroniques intestinales

Des chercheurs français ont mené une étude concluante sur des souris : un vaccin permet de modifier le microbiote intestinal pour le protéger des MICI. 

Un vaccin permettrait de lutter contre les maladies chroniques intestinales scyther5/istock




Stimuler la production d’anticorps pour protéger l’organisme des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin : une équipe de recherche dirigée par le professeur Benoît Chassaing est parvenue à mettre au point un vaccin contre les MICI. L’étude a été réalisée à l’Institut Cochin en partenariat avec des universités allemandes et américaines, et ses résultats sont parus dans la revue Nature Communications. 

Éviter la dégradation du mucus intestinal 

Les chercheurs sont partis d’un constat : les personnes atteintes de MICI ont généralement une flore intestinale déséquilibrée. Certaines bactéries sont trop peu nombreuses et d’autres présentes en trop grande quantité, en parallèle, une protéine est généralement surexprimée : la flagelline. Cette dernière permet aux bactéries de traverser la couche de mucus, qui protège les intestins d’une inflammation due aux bactéries. L’organisme produit naturellement des anticorps contre la flagelline. Pour cette recherche, les chercheurs ont cherché à stimuler cette production pour réduire l’inflammation. 

Les souris vaccinées, plus protégées contre l’inflammation 

Les hypothèses des scientifiques ont été testées sur des souris. En introduisant de la flagelline aux rongeurs, ils ont constaté que la production d’anticorps augmente au niveau de la muqueuse intestinale. Ensuite, les chercheurs ont tenté de provoquer une inflammation intestinale chez les souris, la stimulation des anticorps a permis de les protéger. En comparaison aux souris non-vaccinées, ce procédé a permis de diminuer la quantité de bactéries exprimant la flagelline dans l’intestin et le microbiote, et de les supprimer de la muqueuse intestinale. Les chercheurs ont également constaté que le vaccin protégeait les rongeurs de l’obésité et du diabète. 

Un vaccin pour l’Homme ? 

“Cette stratégie vaccinale est envisageable chez l’homme, puisque de telles anomalies de microbiote ont été observées chez les patients atteints de maladies inflammatoires et métaboliques, explique Benoît Chassaing. Pour cela, nous travaillons actuellement sur un moyen d’administrer localement la flagelline au niveau de la muqueuse intestinale.” L’une des pistes explorées par les chercheurs est l’administration de gélules ingérables remplies de flagelline. L’équipe souligne toutefois la nécessité de travaux complémentaires pour confirmer avec certitude la pertinence de ces résultats chez l’Homme.

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