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Etude

AVC : trop dormir augmenterait les risques

Trop dormir, que ce soit la nuit ou la journée, est associé à un risque accru d'accident cardiovasculaire, selon des chercheurs chinois. 

AVC : trop dormir augmenterait les risques fizkes/iStock




Chaque année, dans le monde, 15 millions de personnes subissent un accident cardio-vasculaire (AVC). Parmi elles, six millions en meurent et cinq millions s’en sortent avec un handicap. Parmi les facteurs de risque identifiés : le tabagisme, le diabète, l’hypertension ou encore le manque de sommeil. Toutefois, d’après une nouvelle étude parue le 11 décembre dans la revue Neurology, trop dormir, dans la nuit ou la journée, pourrait également augmenter le risque d’AVC.

Pour en arriver à ces conclusions, le Dr Xiaomin Zhang Zhang de l'Université Huazhong de science et technologie de Wuhan (Chine) et son équipe ont recueilli des informations auprès de 31 750 personnes, âgées en moyenne de 62 ans, vivant en Chine et sans antécédents d’AVC ou d’autres problèmes de santé graves. Ils les ont soumis à des questionnaires sur leurs habitudes de sommeil et les ont suivis cliniquement pendant une durée moyenne de six ans. Parmi les participants, 8% ont déclaré avoir l’habitude de faire des siestes qui duraient plus de 90 minutes et 24% ont dit dormir au moins neuf heures par nuit.

Au cours de l’étude, 1 557 AVC ont été dénombré parmi les volontaires. Après avoir éliminé des facteurs de confusion potentiels comme l’hypertension, le diabète ou le tabagisme, les chercheurs ont remarqué que ceux qui dormaient 9 heures ou plus par nuit étaient 23% plus susceptibles de subir un AVC que ceux qui ne dormaient généralement que 7 à 8 heures. Par ailleurs, les personnes dormant plus de neuf heures la nuit et plus de 90 minutes par jour présentaient un risque 85% plus élevé d’AVC que celles qui dormaient bien la nuit et faisait de courtes siestes dans la journée. Enfin, la qualité du sommeil semble avoir son importance puisque les personnes ayant signalé un mauvais sommeil étaient 29% plus à risque.   

Les limites de l’étude 

“Ces résultats soulignent l'importance d'une sieste et d'un sommeil de durée modérée et du maintien d'un sommeil de bonne qualité, surtout chez les adultes d'âge moyen et les personnes âgées”, commente donc Xiaomin Zhang.

Les chercheurs reconnaissent toutefois certaines limites à leur étude. En effet, cette dernière ne prouve en rien un lien de cause à effet. Par ailleurs, elle ne tient pas compte de troubles pouvant influencer les résultats, tels que l’apnée du sommeil par exemple. Dans le passé, une autre étude chinoise avait notamment montré que les personnes souffrant de cette condition seraient deux fois plus à risque d’être victime d’un AVC et 80% plus susceptibles de développer une maladie cardiaque. 

Par ailleurs, les données auto-déclarées ne sont toujours fiables à 100% et, enfin, ces résultats ne peuvent s’appliquer qu’aux adultes chinois âgés et bonne santé et non à d’autres populations.  

D’autres recherches sont nécessaires   

Ainsi, “d’autres recherches sont nécessaires pour comprendre comment le fait de faire de longues siestes et de dormir plus longtemps la nuit peut être lié à un risque accru d'AVC, mais des études antérieures ont montré que les personnes qui font de longues siestes et les gros dormeurs ont des changements défavorables dans leur taux de cholestérol et un tour de taille accru, deux facteurs de risque d'AVC, explique le Dr Zhang. De plus, une longue sieste et un long sommeil peuvent suggérer un mode de vie inactif, ce qui est aussi lié à un risque accru d'AVC”, avance-t-il. 

Dans le passé, certaines recherches avaient en revanche fait le lien entre manque de sommeil et AVC. Selon une étude américaine parue en 2012, réalisée sur 6000 adultes de poids moyen, en bonne santé, sans symptômes d’apnée du sommeil, d’antécédents d’AVC, ceux qui dormaient moins de six heures par nuit étaient plus à risque. Notamment car des nuits trop courtes étaient souvent associées à une moins bonne hygiène de vie (malbouffe, nervosité…).

En conclusion, il semblerait donc raisonnable de suivre les recommandations des autorités sanitaires en matière de sommeil, soit essayer dormir sept à neuf heures par nuit pour les adultes. La Fondation nationale du sommeil rappelle toutefois que les jeunes adultes (18-24 ans) ont besoin de plus longues nuits et les adolescents (13-18 ans) encore davantage. Car la durée de repos nécessaire varie grandement d’un individu à l’autre. Ainsi, chacun doit déterminer ses besoins de sommeil en fonction de ses propres réactions à l’allongement ou la réduction de son temps de repos.

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